Wolfgang Schaüble veut faire taire le débat croissance-austérité... et donc la France

Par Romain Renier  |   |  390  mots
Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble. Copyright Reuters
Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a estimé jeudi que le débat récurrent entre la croissance et l'austérité devait cesser, la croissance étant indispensable à la zone euro.

Le dernier sommet européen de la mi-mars a été celui d'un revirement dans les discours, en plaçant la croissance et l'emploi au coeur des débats. A l'occasion d'une rencontre avec Pierre Moscovici à Strasbourg, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a estimé jeudi que le débat entre la croissance et l'austérité devait cesser, la croissance étant la priorité pour la zone euro. Faux débat donc ? Pas évident. Il est un point sur lequel tout le monde s'accorde, la croissance est indispensable et il faut tout faire pour la retrouver. Ce qui est déjà une avancée en soi, tant les discours de l'avant sommet des 14 et 15 mars divergeaient sur ce point. Mais la vérité n'est pas si simple.

Désaccord sur la méthode

D'un côté l'Allemagne et les pays du nord considèrent qu'ils agissent déjà pour la croissance en offrant une garantie pour l'octroi d'aides aux pays du sud de la zone euro en pleine consolidation fiscale. Ainsi Wolfgang Schaüble a-t-il appelé ce jeudi tous les pays européens à participer aux efforts pour combler les écarts de compétitivité entre le nord et le sud de la zone euro. Seule manière pour le sud de la zone euro selon lui de retrouver le chemin de la croissance.

De l'autre, il y a le camp des pays du sud de la zone euro s'exprimant ce jeudi par la voix du ministre français de l'Économie Pierre Moscovici. Pour lui, le retour vers la croissance passe par la consolidation budgétaire des pays en proie à des difficultés, mais aussi par une politique de relance des pays du nord, dont l'Allemagne, pour y relancer la demande intérieure et rééquilibrer les balances commerciales au sein de la zone euro. Ce qui permettrait aux entreprises des pays du sud de retrouver des débouchés à l'export et de relancer l'activité devenue atone suite aux plans d'austérité. L'Allemagne est pour l'heure opposée à cette solution.

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