Chypre : la facture du sauvetage augmente déjà de 5,5 milliards d'euros

Par latribune.fr  |   |  410  mots
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Nicosie a confirmé que le pays avait besoin de 23 milliards d'euros, et non de 17,5 milliards d'euros pour éviter la faillite. Une facture supplémentaire que les Chypriotes vont devoir assumer seuls.

La facture du « sauvetage » de Chypre s?alourdit. Le gouvernement de Nicosie a confirmé les rumeurs : il faut 23 milliards d?euros à l?île méditerranéenne pour éviter la banqueroute. C?est 5,5 milliards d?euros de plus que ce qui était prévu jusqu?ici. Le porte-parole du gouvernement chypriote a jugé responsable de cette facture supplémentaire le gouvernement précédent, dirigé par le président communiste Dimitris Christofias. « En novembre, les besoins s?élevait à 17,5 milliards d?euros », a-t-il rappelé. Les besoins nouveaux de la république hellénophone sont liés non seulement aux remboursements des dettes de l?Etat à moyen et court terme, mais aussi à des besoins de recapitalisation plus importantes des banques chypriotes.

Une facture pour Nicosie ?

Cette facture supplémentaire, Nicosie la prendra en charge seule. Le MES et le FMI ont convenu de donner respectivement 9 milliards d?euros et 1 milliard d?euros. Au regard des difficultés rencontrées lors de la négociation de l?aide, Chypre ne peut guère espérer une rallonge. Elle prendra donc à sa charge les 5,5 milliards d?euros de besoin supplémentaire, soit une facture totale pour l?île de 13 milliards d?euros.

"Nous ne demandons pas d'argent supplémentaire mais une aide renforcée de la 'task force' de la Commission européenne", a confirmé un diplomate chypriote vendredi matin. Berlin a pour sa part ajouté que le montant était déjà "très élevé" et qu'il "ne changera pas".

Où trouver 5,5 milliards d?euros ?

Pour trouver cette somme qui représente 40 % de son PIB, Chypre entend, selon les documents qui ont filtré dans la presse internationale, vendre une partie des réserves d?or à hauteur de 400 millions d?euros. Le gouvernement envisage également de renégocier le prêt de 2,5 milliards d?euros accordé en 2011 par la Russie au pays. Mais cela ne suffira pas. On voit mal, en réalité, comment Chypre pourrait éviter une restructuration de sa dette. Nicosie suivrait ainsi le chemin tracé par Athènes, ce que les Européens voulaient à tout prix éviter, puisque ceci nierait leurs affirmations selon lesquelles la restructuration grecque serait inévitable. Mais là encore, le compte n?y sera pas. Et comme les prévisions économiques sur l?île semblent très optimistes, il faut bien reconnaître que c?est l?ensemble de l?architecture du plan de sauvetage chypriote qui, moins de trois semaines après sa construction, semble déjà vaciller.