Schäuble souhaite que la BCE réduise les liquidités de la zone euro

Par latribune.fr  |   |  318  mots
Copyright Reuters
Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, estime que la Banque centrale européenne (BCE) devrait s'efforcer de limiter le montant des liquidités en circulation dans la zone euro, mais il reconnaît la situation économique "précaire" de certains pays de la région.

"Il y a beaucoup d'argent sur le marché, selon moi trop d'argent". Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, aimerait voir la banque centrale européenne (BCE) réduire les liquidités en circulation dans la zone euro, explique-t-il dans un entretien au magazine allemand WirtschaftsWoche à paraître lundi.

"Si la BCE essaie d'utiliser sa liberté d'action pour réduire un peu cette grande quantité de liquidités, je ne pourrais que le saluer", a-t-il ajouté. Mais la liberté d'action est minime actuellement en raison de la crise qui frappe nombre de pays de la région, a-t-il aussi souligné. "Nous ne devons pas oublier en Allemagne que beaucoup de pays européens sont encore dans une situation de croissance précaire".

Pas de hausse des prix de l'immobilier

La BCE a prêté près de 1.000 milliards d'euros à taux très faible aux banques de la zone euro lors de deux opérations à trois ans (LTRO), fin 2011 et début 2012, dans un contexte de crise du marché-interbancaire. Elle continue en outre de les alimenter en liquidités bon marché lors d'opérations à une semaine et à un mois.

Certains en Allemagne se sont émus de cette abondance de liquidités qui pourrait conduire les pays du Sud à relâcher leurs efforts tout en alimentant l'inflation ou une bulle immobilière chez eux. Or rien de tel n'a été observé pour l'instant, hormis une hausse des prix de l'immobilier très localisée dans des villes comme Munich ou Francfort.

M. Schäuble, toujours dans WirtschaftsWoche, s'est lui inquiété de la hausse de l'immobilier aux Pays-Bas tout en jugeant que la BCE avait réussi à maintenir l'inflation sous 2%, le seuil qui lui est fixé. Il a aussi souligné que les coûts salariaux unitaires dans les pays de la zone euro étaient en train de s'égaliser, "des signes que nous allons dans la bonne direction".