Austérité : un nouveau répit pour Lisbonne ?

Par Romain Renier  |   |  438  mots
Jeroen Dijsselbloem, le président de l'Eurogroupe - Copyright Reuters
Le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a indiqué lundi à Lisbonne que le Portugal pourra si nécessaire bénéficier de plus de temps pour redresser ses finances. Si aucune demande en ce sens n'a été formulée pour l'instant, le Premier ministre portugais en a toutefois évoqué l'éventualité.

L'Eurogroupe a évoqué lundi par la voix de son président Jeroen Djsselbloem que le Portugal pourra bénéficier d'un délai pour rentrer dans les clous budgétaires fixés par Bruxelles si nécessaire. Mais à condition que Lisbonne en fasse la demande. Ce qui n'est pas encore le cas selon le président de l'Eurogroupe.

Lisbonne tentait de reprendre le cap

Le Portugal a déjà bénéficié de deux révisions de ses objectifs budgétaires, en septembre puis en mars derniers. Il s'est engagé devant la troïka (UE-BCE-FMI) représentant ses créanciers à ramener cette année le déficit public à 5,5% du PIB puis à 4% l'année prochaine avant de revenir en 2015 dans les limites de 3% fixées par Bruxelles.

Maintenu sous perfusion par la troïka depuis 2011, le pays a été contraint début mai d'annoncer un nouveau tour de vis budgétaire après deux ans d'austérité drastique. La population a de plus en plus de mal à supporter les cures d'austérité successives réclamées par la troïka en échange de l'aide. Mais le Premier ministre portugais Pedro Passos Coelho ne souhaitait alors pas ralentir la marche pour le moment. "Hésiter maintenant porterait un coup à la crédibilité que nous avons déjà reconquise," avait-il expliqué début mai.  

L'éventualité d'un nouvel allégement des objectifs budgétaires du Portugal, a pris corps après que le Premier ministre en ait évoqué récemment la possibilité. Cette fois, "il n'est pas exclu qu'il soit nécessaire pour le gouvernement de demander un assouplissement supplémentaire pour 2014," a répondu le Premier ministre portugais à Jeroen Dijsselbloem.

L'économie portugaise souffre

Il faut dire que la situation du pays est très dure sur le plan économique. Son PIB doit encore reculer de 2,3% cette année tandis que le chômage doit atteindre le taux record de 18,2%, selon les prévisions officielles. Bruxelles, qui insiste toujours sur la nécessité de maîtriser les dépenses publiques et de mettre en place des réformes structurelles pour gagner en compétitivité a mis de l'eau dans son vin ces derniers mois.

Elle accepte désormais l'idée selon laquelle la priorité doit être donnée aux réformes structurelles pour rendre les économies européennes compétitives en se préoccupant de l'impact sur la croissance à court terme. En ce sens, elle veut bien accorder des délais pour rentrer dans les clous budgétaires. Un tel délai accordé au Portugal n'aurait toutefois pas pour effet de mettre fin à l'austérité qui a cours au Portugal.