Avec 0%, l'Espagne a frôlé la déflation en octobre

Par latribune.fr  |   |  352  mots
L'Espagne a frôlé la déflation au mois d'octobre. (Photo : Reuters)
Les prix se sont stabilisé en Espagne en octobre, confirmant les craintes des observateurs d'une entrée en déflation de certaines régions de la zone euro.

La déflation gagne l'Espagne. Après avoir connu une augmentation des prix durant ces quatre dernières années, dopées par des hausses successives de la TVA, l'Espagne voit ses prix se stabiliser en octobre, selon les chiffres officiels dévoilés par l'institut national des statistiques (Ine).

Stabilité des prix

Le taux d'inflation, calculé en données harmonisées avec celles de l'Union européenne, est descendu à zéro selon l'Institut national de la statistique (Ine), tandis que l'indicateur non harmonisé, qui fait référence dans la quatrième économie de la zone euro, est même négatif pour la première fois depuis octobre 2009, à -0,1%.

Enfin, l'indice des prix sous-jacents, c'est-à-dire dépouillé des éléments les plus volatils comme l'énergie ou les aliments frais, et qui sert à déterminer les tendances de fond, est désormais à un niveau très bas, à 0,2% sur un an.

Dans un communiqué, l'Ine explique ce net ralentissement par une baisse des prix de 7,5% dans le secteur des communications, de 2,1% dans les transports (grâce au recul des prix des carburants), de 2% dans le secteur de l'enseignement et de 1,6% dans l'alimentation et les boissons alcoolisées.

Les observateurs voient surgir la déflation

Une tendance qui contraste avec celle du printemps, où les prix espagnols étaient remontés à un rythme de 1,8% en mai puis à 2,2% en juin, mais qui suit aussi le mouvement enregistré en zone euro, où l'inflation a atteint 0,7% en octobre, son niveau le plus bas depuis 2009, faisant surgir le spectre de la déflation aux yeux d'un certain nombre d'observateurs. On n'en est toutefois pas à l'extrême de 2009, quand l'Espagne a connu une période de déflation qui s'était prolongée pendant huit mois consécutifs.

Par ailleurs, l'inflation est largement en dessous du niveau jugé souhaitable par la Banque centrale européenne (BCE), d'un peu moins de 2%. Son président, Mario Draghi, a d'ailleurs prévenu la semaine dernière que la zone euro était potentiellement au seuil d'une "période prolongée d'inflation basse", mais a assuré ne pas anticiper de déflation.