Bruxelles approuve le projet de budget de la France sans l'applaudir

Par latribune.fr  |   |  441  mots
Peu convaincue par le budget de la France, Bruxelles l'a tout de même validé, en soulignant les efforts de réduction du déficit structurel. (Photo : Reuters)
La Commission européenne a avalisé vendredi le projet de budget de la France pour 2014, tout en soulignant qu'il n'offrait aucune marge par rapport au respect des engagements français. Elle a par ailleurs estimé que le pays ne semblait progresser que de façon limitée sur le plan des réformes structurelles.

Le verdict est tombé. Pour son premier exercice du genre, Bruxelles a validé le projet de budget 2014 que lui avait présenté la France au printemps dernier, tout en estimant que celui-ci n'offre pas de marge.

Celui-ci prévoit de ramener le déficit public de 4,1% du PIB fin 2013 à 3,6% fin 2014 grâce à un effort de 15 milliards d'euros d'économies par rapport à la tendance et 3 milliards de hausse des prélèvements. Ce, en vue de remplir son engagement de ramener son déficit sous 3% du PIB fin 2015 en atteignant 2,8% à cet horizon par un effort qui sera essentiellement constitué d'économies.

Effort remarqué sur le déficit structurel

Pourtant, les engagements sur le déficit nominal, c'est-à-dire non corrigé des effets de la conjoncture, sont en passe de ne pas être remplis selon la Commission. Mais, "même si le déficit nominal (4,1%) reste supérieur à ce qui était demandé en 2013, l'effort structurel (sans prendre en compte les effets de la conjoncture) est lui très proche des objectifs fixés", reconnaît-elle.

De fait, en 2013, le déficit structurel de la deuxième économie de la zone euro sera de 1,3% du PIB, contre 1,5% attendu, et de 0,8% en 2015, contre 1% prévus. Or Bruxelles avait promis de se concentrer sur le déficit structurel plutôt que sur le déficit nominal. La validation de la ligne budgétaire française est donc logique.

Appel aux réformes structurelles

Toutefois, alors que l'analyse de la Commission doit porter sur le respect des engagements des pays membres de la zone euro sur leurs déficits publics, elle en a tout de même profité pour ajouter que les projets communiqués par la France ne comportent que "des progrès limités" sur le plan des réformes structurelles, et a déploré le "manque de marge de manœuvre" en cas de croissance limitée.

Un son de cloche par ailleurs repris et amplifié par le ministre des Finances suédois Anders Borg, à Bruxelles, qui a estimé lors d'une conférence de presse que la France est dans une "situation économique vraiment préoccupante" et qu'elle devrait accélérer ses réformes structurelles.

L'Italie et l'Espagne rappelées à l'ordre

L'exécutif européen s'exprimait pour la première fois sur les projets de budget de 13 pays de la zone euro qui ne sont pas sous assistance financière, avant le vote des budgets par les parlements nationaux. Et tous n'ont pas eu droit aux même égards que la France. L'Italie, par exemple, a été épinglée, tout comme l'Espagne. Malgré des mises en garde, leurs budget ont toutefois été validé.