"L'Espagne montre qu'il est possible de gagner en compétitivité sans dévaluation"

Par latribune.fr  |   |  495  mots
"L'Espagne va développer une économie qui fera aux exportations une place bien plus importante que ce qu'elle était avant la crise : elles représenteront non plus 25 % du PIB mais 35 % voire 40 %", a affirmé Luis de Guindos.
Dans une interview accordée au Monde, le ministre de l'Economie Luis de Guindos affirme que si l'Espagne va "dans la bonne direction", résoudre tous les "problèmes va prendre du temps". Dans dix ans, "la croissance de l'Espagne sera supérieure à la moyenne européenne", affirme-t-il.

"Dans dix ans, je vous garantis que la croissance de l'Espagne sera supérieure à la moyenne europénne". C'est ce qu'a affirmé ce mardi le ministre de l'Economie espagnol, Luis de Guindos, dans une interview accordée à nos confrères du Monde. Un optimisme retrouvé de l'autre côté des Pyrénées, alors que l'économie montre des signes de reprise, même si celle-ci reste encore fragile. Gros plan sur les points abordés lors de cet entretien.

  • Emploi : "Il fallait d'abord stopper l'hémorragie et cela a été fait. Cela ne veut pas dire que nous n'avons pas perdu beaucoup de sang"

Annonçant des créations d'emplois nettes positives pour 2014, Luis de Guindos estime qu'"il fallait d'abord stopper l'hémorragie et cela a été fait. Cela ne veut pas dire que nous n'avons pas perdu beaucoup de sang." Pour rappel, le taux de chômage en Espagne a approché les 26% lors du mois d'octobre, dont 56,5% chez les jeunes.

"La pauvreté en Espagne a augmenté à cause du chômage, parce que les revenus de l'État ont baissé de 7 % depuis le début de la crise", a ajouté le ministre de l'Économie.

  • Un exemple de gain de compétitivité "sans dévaluation"

Selon Luis de Guindos, le regain de compétitivité de l'Espagne s'explique non seulement par une baisse du coût du travail, mais également grâce à plus de "flexibilité", et à des gains de "productivité". Et selon lui :

Une économie comme la nôtre qui a vu le déficit de la balance des paiements de 10 % du PIB se transformer en excédent de 2 % est une économie compétitive.

Bravache, il ajoute que "le cas espagnol montre qu'il est possible de gagner en compétitivité et de corriger les déséquilibres dans une union monétaire, sans dévaluation."

  • Les exportations  : "elles représenteront non plus 25 % du PIB mais 35 % voire 40%"

Et bien qu'il ajoute que même si l'économie espagnole va "dans la bonne direction, résoudre ces problèmes va prendre du temps.", il affirme que :

l'Espagne va développer une économie qui fera aux exportations une place bien plus importante que ce qu'elle était avant la crise : elles représenteront non plus 25 % du PIB mais 35 % voire 40 %.

  • Austérité : stop ou encore ?

Selon Bruxelles, en 2015, l'Espagne éprouvera toutes les difficultés du monde à entrer dans les clous fixés par Maastricht, notamment en ce qui concerne son déficit public. La Commission européenne prévoit en effet que celui-ci atteindra 6,6% dans deux ans.

A cela, le ministre de l'Economie espagnol répond que :

Ce que nous demande la Commission européenne, c'est une réforme fiscale, une réforme pour limiter les distorsions de l'impôt sur le revenu et de l'impôt sur les entreprises et éventuellement des impôts indirects autres que la TVA. Cela suffira (...) L'actuelle réforme de l'administration locale aura des effets jusqu'en 2015 et permettra d'économiser environ 8 milliards d'euros.