Merkel et les socio-démocrates trouvent un accord pour diriger l'Allemagne

Par latribune.fr  |   |  491  mots
Le salaire minimum généralisé à 8,50 euros de l'heure est la mesure phare de l'accord de coalition entre la CDU d'Angela Merkel et le SPD. Mais il n'est pas évident pour autant que les militants socio-démocrates donnent leur accord. Réponse le 14 décembre. (Photo : Reuters)
CDU et SPD ont fini par trouver un accord de coalition dans la nuit. Mais le texte doit encore être approuvé par les militants du SPD. Ce qui est encore loin d'être assuré.

Après des semaines de suspens, l'Union chrétienne-démocrate (CDU) d'Angela Merkel a conclu mercredi, tôt dans la matinée, un accord gouvernemental avec le Parti social-démocrate (SPD) en vue d'une "grande coalition" qui devrait permettre à la chancelière allemande de former son troisième gouvernement avant Noël. Malgré une victoire électorale écrasante, la coalition entre la CDU et son partenaire bavarois, l'Union chrétienne-sociale (CSU) a manqué pour une poignée de sièges la majorité absolue lors des législatives du 22 septembre, ce qui l'a contrainte à entamer de difficiles négociations avec le SPD.

"Le résultat est bon pour notre pays", a jugé Hermann Gröhe, secrétaire général de la CDU, jugeant qu'il penche vers la droite, "sans nouveaux impôts et sans nouvelles dettes."

Le soutien des militants du SPD n'est pas assuré

Martin Schulz, le social démocrate à la tête du Parlement européen et qui a participé aux négociations, s'est lui aussi félicité d'un "excellent résultat" pour son parti.

Mais les 474.000 militants du SPD doivent encore l'approuver. Or, échaudés par les effets électoraux désastreux pour leur parti qu'a eu la précédent coalition avec la CDU d'Angela Merkel entre 2005 et 2009 (pire défaite de leur histoire), il n'est pas assuré qu'ils accordent leur soutien au texte. En cas de rejet par la base militante, soit l'Allemagne serait obligée d'organiser de nouvelles élections, soit l'hypothèse d'une alliance entre la CDU et les Verts, qui avait été rapidement abandonnée, pourrait être ranimée.

Le résultat du vote des militants du Parti social-démocrate sera connu le 14 décembre prochain. En attendant, les dirigeants socio-démocrates auront pour charge de détailler cet accord de 170 pages jugé particulièrement exhaustif par les observateurs, et qui couvre des thèmes aussi divers que la régulation du secteur bancaire et les préparatifs du 250ème anniversaire de Ludwig van Beethoven en 2020. Quant à la répartition des postes ministériels, elle sera connue dans les prochains jours.

Le salaire minimum : seule véritable concession d'Angela Merkel

On sait déjà que la chancelière a concédé aux sociaux-démocrates la mise en place d'un salaire minimum horaire de 8,50 euros et la fixation d'une limite de durée pour les contrats à durée déterminée (CDD), malgré les critiques du patronat.

Mais le très austère Wolfgang Schäuble, un proche allié d'Angela Merkel, devrait rester à la tête du ministère des Finances. Au sein du SPD, Frank-Walter Steinmeier, ministre des Affaires étrangères entre 2005 et 2009, pourrait retrouver sa place. Le sort du président du SPD, Sigmar Gabriel, reste incertain, même s'il est assuré d'obtenir un poste élevé. On évoque à son sujet un ministère de l'Economie aux prérogatives élargies, mais il pourrait préférer mener son parti au Bundestag, la chambre basse du parlement.