L'ancien roi des Belges ne goûte guère l'austérité

Par Romaric Godin  |   |  367  mots
L'ancien roi des Belges a du mal à se contenter des 923.000 euros annuels imposables de sa dotation...
L'ancien roi des Belges ne digère guère la baisse de son traitement après son abdication. Mercredi, il a boudé la cérémonie des vœux du nouveau roi, son fils...

Dans le dernier livre de ses Mémoires d'Outre-Tombe, Châteaubriand, imaginant le monde de l'avenir, émettait cette hypothèse : « Il se pourrait que (…) les peuples s'arrangeassent de ce qu'ils ont : ils perdraient l'amour de l'indépendance remplacé par l'amour des écus, en même temps que les rois perdraient l'amour du pouvoir, troqué pour l'amour de la liste civile. » La remarque de l'écrivain breton semble étonnamment bien correspondre à l'ancien roi des Belges Albert II. Le frère du roi Beaudouin avait, on s'en souvient, renoncé à l'exercice de son pouvoir en juillet dernier en faveur de son fils. Geste magnanime fort à la mode chez les souverains constitutionnels puisque, en mai, la reine des Pays-Bas avait également abdiqué en faveur de son fils. Seulement voilà, si Albert II n'a plus l'amour du pouvoir, il conserve celui de la liste civile.

Moins bien traité que l'ex-Reine des Pays-Bas

Or, depuis qu'il n'est plus qu'ancien roi, le souverain à la retraite a retrouvé la dotation de 923.000 euros par an qu'il percevait lorsqu'il n'était que prince de Liège, héritier de la couronne, avant 1993. C'est onze fois moins que les 11,5 millions d'euros qu'il percevait lorsqu'il était roi. Mais surtout, il lui faut désormais s'acquitter de l'impôt sur le revenu. Autant dire que l'ex-roi des Belges a de quoi envier sa « collègue » néerlandaise, l'ex-reine Beatrix, qui bénéficie de 1,4 millions d'euros non imposable…

Albert II boude

Tout ceci irrite beaucoup Albert II qui s'estime maltraité par un pays auquel, assure-t-il, il a donné beaucoup. Il est vrai que ses interventions dans les nombreuses crises institutionnelles qui ont secoué le pays ont souvent été appréciées. Mais le gouvernement fédéral belge est comme tous les autres gouvernements de la zone euro : il lui faut faire des économies. Malgré les tentatives des proches de l'ex-roi, le gouvernement n'entend pas revenir sur les décisions concernant la famille royale. Du coup, Albert II ne décolère pas. Il boude. Il a même boycotté ostensiblement les vœux de son successeur le roi Philippe aux corps constitués mercredi dernier. Décidément, Chateaubriand avait sans doute vu juste pour l'avenir de la Belgique...