Vote blanc : ce qui se fait à l'étranger

Par latribune.fr  |   |  709  mots
Dans certains pays, le vote blanc peut avoir un impact sur l'élection
Le vote blanc a été reconnu en France cette semaine. Voici un tour d'horizon de ce qui se fait à l'étranger de plus marquant.

En Allemagne, les nuls et blancs ne sont pas distingués et ne sont pas en soi comptabilisés. Dans les résultats officiels, les votes sont divisés entre « votes valides » (gültige Stimme) et « votes invalides » (ungültige Stimme) qui regroupent les blancs et les nuls. Le calcul de la répartition des sièges au Bundestag ou dans les élections régionales se fait sur l'ensemble des votes valides. A noter qu'il est possible à l'électeur allemand, lors des élections où il possède deux voix (une pour le scrutin de liste à la proportionnelle, l'autre pour le scrutin uninominal majoritaire à un tour) de voter blanc ou nul pour l'une d'entre elle, et de voter régulièrement pour l'autre.

Seule exception : le Land de Berlin calcule la limite des 5 % nécessaires pour entrer à la chambre des députés berlinoise sur l'ensemble des votes, qu'ils soient valides ou non. En revanche, la répartition des sièges est calculée seulement sur l'ensemble des votes valides. L'influence des votes blancs ou nuls existe donc bien marginalement dans ce cas, puisqu'elle peut empêcher certains petits partis qui auraient 5 % des votes valides, mais moins de 5 % des votes émis d'entrer à la chambre.

En Italie, le droit prévoit la distinction entre les votes nuls qui ne sont pas considéré comme des votes « valides » et les votes blancs qui sont « valides, mais sans indication de choix. » En conséquence, les votes blancs ne sont pas pris en compte pour le calcul de l'attribution des sièges qui sont comptabilisés sur les « votes exprimés. » S'il y a distinction formelle, il n'y a pas de différences concrètes dans les conséquences du vote blanc ou du vote nul.

En décembre 2008, les Pays-Bas ont introduit la même différence, sans conséquence sur le résultat des élections. Cette distinction en aura en revanche, pour les référendums, puisque pour que l'une des deux options proposées devra obtenir la majorité absolue des votes « valides », comprenant les exprimés et les blancs. En Suède, les votes blancs ne sont considérés comme « valides » que pour les référendums.

En Suisse, on comptabilise les votes blancs comme valides. Leur seul poids électoral concerne les élections majoritaires dans certains scrutins locaux où ils participent à la détermination de la majorité absolue au premier tour. Cette pratique est également en vigueur pour la présidentielles en Uruguay et au Pérou. Dans ce dernier pays, les votes blancs sontsi les votes blancs et nuls représentent les deux tiers des suffrages valides, l'élection est annulée.

En Espagne, le vote blanc est reconnu et recensé, et il est considéré comme un vote valide. Il est donc pris en compte pour le calcul du seuil de participation au partage du nombre de sièges qui, pour les élections au Congrès des députés (chambre basse des Cortès), se situe à 3 % des votes valides. Dans les élections régionales et locales, ce seuil se situe à 5 %. En revanche, seuls les suffrages exprimés sont pris en compte dans le décompte des sièges à pourvoir. Il existe en Espagne un parti politique appelé « Sièges Blancs » (Escaños Blancos) qui demande que l'on attribue des sièges vides proportionnellement aux votes blancs.

En Colombie, la cour constitutionnelle a reconnu le vote blanc comme « une expression valide de dissension à travers laquelle s'exprime la liberté de l'électeur » et a demandé que son décompte « ait une incidence décisive sur le processus électoral. » Le vote blanc est ainsi répertorié comme un vote normal, à l'égal de l'ensemble des listes et des candidats. Si les votes blancs obtiennent la majorité absolue dans le cadre d'une élection uninominale majoritaire, il faut revoter et les candidats qui se sont présentées ne peuvent se représenter.

En Inde, la Cour suprême a imposé que l'on propose aux électeurs une case « aucun » (None of the Above, NOTA) pour marquer le rejet du choix proposé à l'électeur. Cette possibilité sera donc proposée aux électeurs indiens qui éliront leur parlement fédéral cette année. Mais ces votes n'auront pas d'incidence sur les résultats.