Matteo Renzi annonce dix milliards de baisses d'impôts pour les plus modestes

Par latribune.fr  |   |  564  mots
"Les prochains allègements fiscaux seront compensés par des réductions de dépenses et par une augmentation des emprunts publics", a indiqué Matteo Renzi.
Dix milliards de baisse de l'impôt sur le revenu au profit des contribuables les plus modestes et une réductions des prélèvements sur les sociétés, censées entrer en vigueur au 1er mai. C'est ce qu'a approuvé mercredi le gouvernement italien de Matteo Renzi.

"C'est l'une des plus importantes réformes fiscales que l'on puisse imaginer." Lors de la présentation de sa réforme fiscale, le nouveau président du Conseil Matteo Renzi a mis la barre haute.

Mercredi, il a annoncé que son gouvernement avait approuvé dix milliards de baisse de l'impôt sur le revenu au profit des contribuables les plus modestes ainsi qu'une réduction des prélèvements sur les sociétés qui entrera en vigueur au 1er mai.

"Financement intégralement planifié"

Matteo Renzi a expliqué que les prochains allègements fiscaux seront compensés par des réductions de dépenses et par une augmentation des emprunts publics rendue possible grâce à une baisse des rendements obligataires. "Le financement est intégralement planifié", assure-t-il.

Une réduction de 10% de l'IRAP, une taxe régionale frappant les entreprises, sera financée par une augmentation du taux de la taxe sur les rentes des instruments financiers, qui passera de 20% à 26%, sauf pour les revenus tirés des obligations d'Etat.

Respect du cadre européen

Le chef du gouvernement italien a estimé que l'Union européenne serait satisfaite par les efforts entrepris pour relancer la croissance italienne et réduire le chômage. "Nous respecterons le cadre européen", a-t-il dit à propos du déficit budgétaire limité à 3% du PIB. L'Union européenne "appréciera nos efforts de réforme", a-t-il ajouté.

Le ministre italien de l'Economie Pier Carlo Padoan a précisé que le gouvernement devrait évaluer l'impact de ces mesures sur les dépenses publiques et que l'approbation de l'UE serait sollicitée si les objectifs en terme de déficit et de dette devenaient incertains.

"Pas ce dont l'Italie a besoin"

"Ce n'est pas ce dont l'Italie a besoin. (...) Avec son énorme dette publique, le gouvernement ne peut pas se permettre de nouvelles dépenses déficitaires", a, au contraire, estimé le président du Centre d'étude des politiques européennes, Daniel Gros.

Plus tôt dans la journée, Matteo Renzi a enregistré une première victoire d'importance dans son entreprise de refonte des institutions: les députés italiens ont adopté la réforme de la loi électorale qu'il souhaitait.

Gouvernements stables

Cette réforme vise à permettre la formation de gouvernements stables et empêcher les situations de blocage comme celle qu'a connu l'Italie après les élections législatives de février 2013. Le texte doit maintenant être voté par le Sénat, où il sera probablement amendé par les élus du Parti démocratique (PD, centre gauche), la formation de Matteo Renzi.

La loi ne remet en revanche pas en question certaines dispositions très critiquées du texte précédent, dont le système de "listes bloquées" qui ne permet pas aux électeurs de voter directement pour un candidat.

Au moins un an

Surtout, elle ne s'applique pas au Sénat, qui dispose pour le moment de pouvoirs identiques à ceux de la chambre basse mais que Matteo Renzi entend transformer en assemblée représentative des régions, sans réel pouvoir, pour faciliter l'émergence d'une majorité parlementaire stable.

Une telle réforme requiert cependant un amendement de la Constitution, ce qui pourrait prendre au moins un an. Si de nouvelles élections devaient avoir lieu d'ici-là, elles se dérouleraient donc avec un système électoral différent pour chacune des deux chambres.