Zone euro : l'inflation à un plus bas depuis quatre ans

Par latribune.fr  |   |  460  mots
Ce ralentissement pourrait à nouveau nourrir des craintes de déflation dans la zone euro, un phénomène marqué par une spirale à la baisse des prix, de la consommation, des investissements, des salaires et de l'emploi.
L'inflation est retombée en février à 0,7%, retrouvant ainsi son niveau qui avait déclenché la dernière baisse des taux en date de la Banque centrale européenne (BCE), en novembre, d'après des données définitives publiées lundi.

L'inflation a ralenti en février dans la zone euro à 0,7%, contre 0,8% en janvier, selon une deuxième estimation publiée lundi par l'office européen de statistiques Eurostat, qui avait dans un premier temps annoncé une inflation stable à 0,8%. Un an auparavant, en février 2013, l'inflation était à 1,8% dans la zone euro.

Ce ralentissement pourrait à nouveau nourrir des craintes de déflation dans la zone euro, un phénomène marqué par une spirale à la baisse des prix, de la consommation, des investissements, des salaires et de l'emploi.

L'inflation a déjà été aussi basse fin 2009

Il s'agit du niveau le plus bas atteint par l'inflation depuis octobre 2013. Auparavant, elle n'était pas descendue aussi bas depuis novembre 2009, rappelle Howard Archer, analyste d'IHS Global Insight.

En février, des taux annuels négatifs ont d'ailleurs été observés à Chypre (-1,3%), en Grèce (-0,9%), au Portugal (-0,1%) et en Slovaquie (-0,1%). L'inflation n'a pas dépassé 0,1% en Espagne et en Irlande. Les pays où elle a été la plus élevée en février sont la Finlande et Malte (1,6%), puis l'Autriche (1,5%). Elle a été de 1,1% en France et de 1,0% en Allemagne.

Les plus forts impacts à la hausse sur le taux d'inflation annuel de la zone euro proviennent du tabac (+0,08 point de pourcentage), des restaurants et cafés, ainsi que de l'électricité (+0,06 point chacun), tandis que les plus forts impacts à la baisse proviennent des carburants pour le transport (-0,30 point), des télécommunications (-0,10 point) et des combustibles liquides (-0,07 point).

Une nouvelle malvenue pour la BCE

Les chiffres de février représentent une nouvelle "inconfortable et malvenue pour la Banque centrale européenne", estime Howard Archer. Son président, Mario Draghi, a cependant répété récemment qu'il ne voyait pas pour la zone euro de danger de déflation, et a répété que les taux continueraient de rester bas pour longtemps afin de soutenir la croissance, sans cacher une certaine inquiétude sur les conséquences du niveau des changes sur l'inflation.

Or le niveau de l'euro, presque à 1,40 dollar, "intensifie la pression sur la BCE pour qu'elle agisse", estime Howard Archer. L'institution de Francfort a pour mission de maintenir l'inflation à un niveau proche, mais inférieur à 2% à moyen terme.

La BCE pourrait baisser son principal taux directeur

La BCE, qui n'a pas modifié son principal taux directeur lors de sa réunion de mars, pourrait agir "sous la forme de mesures destinées à augmenter les liquidités" sur le marché. Elle pourrait aussi, mais c'est plus improbable, continuer à baisser son principal taux directeur, actuellement à 0,25%, en le ramenant à 0,15% ou même 0,10%, selon Howard Archer.

Dans l'Union européenne dans son ensemble, l'inflation a également ralenti, à 0,8% en février, contre 0,9% en janvier. Un an auparavant, elle était de 2,0%.