A Madrid, le peuple se révolte contre la Troïka

Par latribune.fr  |   |  425  mots
"Pain, travail et un toit pour tous et toutes", demandent les espagnols réunis ce samedi à Madrid
Des milliers d’espagnols manifestent dans les rues de Madrid ce samedi avec pour slogans "Non au paiement de la dette" ou "Sortez les gouvernements de la Troïka".

Des milliers de manifestants défilent ce samedi dans Madrid, arrivant de toutes les régions d'Espagne pour une "marche de la dignité" et souligner "l'urgence sociale" créée par les coupes budgétaires du gouvernement conservateur.

Organisés en huit cortèges, des milliers de manifestants rejoindront en fin de journée le centre de la capitale, après avoir marché, pour certains depuis près d'un mois, d'Andalousie (sud), de Catalogne (est), des Asturies (nord) et d'Extrémadure (ouest). Les premiers arrivés ont passé la nuit aux portes de Madrid.

"Sortez les gouvernements de la Tröika"

Tous se sont donnés rendez-vous à la gare d'Atocha, d'où est partie vers 15 heures une manifestation sur une grande artère de la capitale, sous les slogans tels que "Non au paiement de la dette", "Pain, travail et un toit pour tous et toutes" "Sortez les gouvernements de la Troïka", en référence aux trois institutions (Fonds monétaire international, Commission européenne et Banque centrale européenne) qui imposent à l'Espagne, et à d'autres pays du sud de la zone euro, de prendre des mesures d'austérité drastiques en échange d'un soutien financier.

Sur les réseaux sociaux, on peut aussi voir des pompiers de Madrid qui manifestent et brandissent des messages comme "nous secourons les personnes, pas les banques".

Une politique d'austérité sans précédent...

Les organisateurs ont annoncé que des centaines de bus et au moins quatre trains ont été affrétés. "Ce sera une marée citoyenne qui va remplir de dignité la capitale", a déclaré Diego Cañamero, porte-parole du syndicat andalou des travailleurs, l'une des quelque 300 organisations participantes. "L'idée, c'est d'unir toutes les forces autour d'un objectif: soit le gouvernement répond à nos revendications soit il doit faire ses valises".

La politique d'austérité sans précédent appliquée par le gouvernement conservateur depuis son arrivée fin 2011 pour réduire les déficits et la dette du pays a donné lieu à deux grèves générales en 2012, avec des centaines de milliers de personnes dans la rue.

...rejetée massivement dans les sondages

La mobilisation s'est ensuite essoufflée, soutenue surtout par les secteurs de l'éducation et la santé, sévèrement touchés par les économies de 150 milliards d'euros sur trois ans annoncées en 2012.
S'ils ne descendent pas dans la rue, les Espagnols ont montré dans les sondages leur rejet de la politique d'austérité et dénoncent le chômage qui touche plus d'un actif sur quatre.