Michel Rocard pense que l'UE irait mieux sans le Royaume-Uni

Par latribune.fr  |   |  386  mots
"S'ils s'en vont, il devient possible de répondre au besoin de commandement dans l'Europe", affirme Michel Rocard à propos du Royaume-Uni. (Crédits : <small>DR</small>)
L'ancien Premier ministre juge que Londres a trop souvent bloqué les tentatives d'intégration européennes.

Et si la "perfide Albion" s'éloignait pour de bon des rivages du continent en quittant l'Union européenne? Michel Rocard y semble très favorable. L'ancien Premier ministre affirme dans un entretien publié ce mardi par "La Revue du Trombinoscope" (un répertoire des personnalités politiques):

"La Grande-Bretagne est un très grand pays qui a toujours refusé que l'Europe s'immisce dans ses affaires. Elle a bloqué tout approfondissement de l'intégration (...) S'ils s'en vont, il devient possible de répondre au besoin de commandement dans l'Europe. Même l'Allemagne s'en rend compte et le demande."

Il a même insisté, affirmant à propose de ce départ hypothétique: "je l'espère bien car depuis le temps qu'ils empêchent [L'Union européenne] de se développer, ils l'ont tuée".

"Le peuple anglais veut en finir"

Et de pointer les sondages outre-Rhin qui "montrent que le peuple anglais veut en finir avec l'Europe". A ce sujet, les sondages signalent de fortes fluctuations dans l'opinion. Début 2013, la moitié des Britanniques se déclaraient ainsi favorables à un départ selon une enquête réalisée pour le Financial Times. Plus récemment, un sondage YouGov pour le Sunday Times publié le 7 avril signal que si un référendum sur le sujet avait lieu, 40% des électeurs d'outre-Manche voteraient "non" et 34% "oui". 

L'ex-chef du gouvernement français se montre particulièrement critique vis-à-vis du monde de la finance britannique qu'il juge responsable des blocages: 

"Les élites anglaises ont peur de l'isolement qui en résulterait, susceptible d'affaiblir la City. Mais la banque anglaise fait partie des facteurs paralysants aujourd'hui, elle est hautement plus spéculative que les autres. C'est une paralysie pour l'économie réelle".

Cameron met le référendum dans la balance

 Le Premier ministre David Cameron a promis de consulter les Britanniques sur ce sujet en cas de victoire des conservateurs lors des prochaines élections législatives en 2015. Début janvier, la Chambre des Lords a débattu sur ce point. 

Dans l'opposition, Ed Miliband, le chef de file des travaillistes a réaffirmé au mois de mars sa position europhile dans les colonnes du Financial Times. "Nous croyons fermement que le futur du Royaume-Uni est dans l'Union ", a-t-il affirmé. Le socialiste Michel Rocard, lui y croit beaucoup moins...