L'Europe vient au secours du secteur bancaire bulgare

Par Romaric Godin  |   |  334  mots
Des queues se formaient encore lundi matin devant les agences bancaires bulgares
Bruxelles a accordé 1,35 milliard d'euros à Sofia pour endiguer le manque de confiance des Bulgares dans leur système bancaire.

L'Europe tente de contenir la panique bancaire en Bulgarie. Après le sauvetage, voici dix jours de la banque Corpcom par la banque centrale, le secteur financier du pays est sous pression. Vendredi, les Bulgares avaient commencé à faire la queue devant certaines banques à capitaux bulgares, comme la First Investment Bank (FIB) pour en retirer leurs économies. Ce « Bank Run » avait été stoppé par la fermeture prématurée des agences bancaires durant le week-end.

1,35 milliards d'euros de crédits de Bruxelles

Dimanche, les autorités ont annoncé qu'ils garantissaient intégralement les dépôts. Et ce lundi matin, la Commission européenne a répondu favorablement à la demande de Sofia de lui ouvrir une ligne de crédit de 3,3 milliards de lev, soit environ 1,35 milliard d'euros pour assurer cette garantie. « La Commission a conclu que l'aide fourni par cette ligne de crédit avec le besoin d'assurer une liquidité suffisante au secteur bancaire dans ces circonstances particulières », a précisé Bruxelles.

Des queues se forment encore devant les banques

Cette annonce sera-t-elle suffisante pour stopper la course au guichet ? Rien n'est moins sûr. Ce lundi matin, selon Reuters, des queues avaient à nouveau commencé à se former devant les agences bancaires de la FIB. En revanche, l'action de la Commission a joué sur le marché et les titres bancaires repartaient à la hausse ce lundi à la Bourse de Sofia...

5 personnes arrêtées

Les autorités ne cessent de proclamer que le secteur bancaire est sain et qu'il n'y a pas de raison de paniquer. Sofia semble désormais persuadée que cette panique bancaire est la conséquence d'une tentative de déstabilisation. Vendredi, la banque centrale bulgare, la BNB, avait avancé cette hypothèse, demandant à l'Etat d'intervenir pour faire cesser les rumeurs. Dimanche, le président du pays, Rosen Plevneliev, avait tenté de rassurer ses compatriotes en proclamant que cette crise était le fruit d'une « attaque criminelle. » Cinq personnes ont été arrêtées ce week-end : ils sont soupçonnés d'avoir entretenu des rumeurs.