Chute de 15% des exportations allemandes vers la Russie sur les cinq premiers mois de 2014

Par Jonathan Baudoin  |   |  288  mots
Les temps sont très durs pour l'industrie exportatrice allemande, notamment en Russie, et l'embargo russe pourrait faire empirer la situation. (Crédits: Reuters)
En pleine crise diplomatique avec la Russie sur l'Ukraine, l'industrie allemande a connu une chute importante de ses exportations vers la Russie au premier semestre 2014.

La crise ukrainienne fait tirer la langue aux exportations allemandes vers la Russie. Elles ont en effet chuté de 15%, à hauteur de 12,9 milliards d'euros, sur les cinq premiers mois de l'année, selon l'Office fédéral des statistiques allemand.

Chute progressive depuis 2013

L'institut indique que cette chute des exportations allemandes en Russie n'est pas soudaine. Elle suit une tendance déclinante depuis mai 2013. Année lors de laquelle l'Allemagne avait exporté pour 36 milliards d'euros de biens et services vers la septième économie mondiale, soit le tiers des exportations de l'Union européenne vers ce pays, d'après Eurostat.

Le secteur le plus touché au cours des cinq premier mois de cette année est celui de l'automobile, avec une chute de 22% des ventes de véhicules automobiles, caravanes et semi-remorques. Ce secteur est le deuxième plus gros exportateur de produits allemands (20% des exportations vers la Russie), derrière les machines et l'équipement (22%), et devant l'industrie chimique (10%).

Dépendance énergétique

En parallèle, l'Allemagne voit sa balance commerciale avec la Russie se détériorer. L'Office fédéral des statistiques précise en effet que les importations de produits russes ont grimpé de 5% sur la même période. Ce sont les importations de pétrole et de gaz naturel  qui en sont les principales responsables. Ces dernières représentent de fait 71% des importations allemandes provenant de Russie.

La tendance pourrait se poursuivre ces prochains mois avec le possible élargissement de l'embargo de Moscou sur les produits alimentaires occidentaux aux automobiles et aux produits de l'industrie. La Fédération des machines-outils alertait déjà au début du mois sur ces perspectives assombries.

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