Bruxelles demande "des mesures crédibles" pour réduire ses dépenses en 2015

Par latribune.fr  |   |  304  mots
Le pacte de stabilité, qui fixe les seuils de dette et de déficit en Europe, "prévoit d'accorder des délais sous certaines conditions", en se fondant sur l'évolution de la situation économique et la mise en place de réformes structurelles, a rappelé le porte-parole de la Commission.
La Commission européenne a demandé mercredi à la France de présenter des "mesures crédibles" pour réduire ses dépenses en 2015, après l'annonce par Paris d'un nouveau dérapage budgétaire.

Le projet de budget, que Paris doit envoyer à la Commission d'ici mi-octobre, "doit clairement spécifier des mesures crédibles pour mettre en place l'ambitieux plan de réduction des dépenses pour 2015 et après", a indiqué Simon O'Connor, porte-parole de la Commission européenne en charge des dossiers économiques, suite à l'annonce par la France d'un nouveau report de l'objectif de déficit de 3% à 2017.

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Bruxelles "prêt à discuter"

La Commission doit se prononcer chaque année sur les projets de budgets des États de la zone euro. Elle le fera en novembre, une fois que la nouvelle Commission sera en place, avec le Français Pierre Moscovici aux Affaires économiques et financières.

"Nous sommes prêts à discuter des éléments-clé du projet de budget avec les autorités françaises, avant qu'il soit adopté", a souligné le porte-parole de la Commission.

 Paris hors des clous...

Pour justifier ce report, la France a invoqué "une situation exceptionnelle" en Europe. Le déficit public va augmenter à 4,4% cette année, avant de décroître très légèrement à 4,3% en 2015.

"Il est clair que cela n'est pas conforme aux recommandations faites par la Commission à la France", a souligné Simon O'Connor.

... mais des marges existent

Mais il a rappelé que le pacte de stabilité, qui fixe les seuils de dette et de déficit en Europe, "prévoit d'accorder des délais sous certaines conditions", en se fondant sur l'évolution de la situation économique et la mise en place de réformes structurelles.

"La Commission va, comme à son habitude, utiliser toutes les flexibilités prévues dans le pacte de stabilité, (mais) il est essentiel de rappeler que les règles en la matière doivent être pleinement respectées", a-t-il dit.