Cameron veut durcir l'immigration et menace d'une sortie de l'Union européenne

Par latribune.fr (avec AFP et Reuters)  |   |  512  mots
David Cameron est menacé sur sa droite par l'Ukip, alors que des élections se dérouleront en mai.
Dans un discours, le Premier ministre britannique a préconisé des mesures extrêmement dures. Il a plaidé pour un délai de quatre ans avant que les immigrés puissent toucher à certains avantages, comme le logement social.

Face à la montée du parti eurosceptique Ukip, David Cameron a pris les devants. Alors que des élections doivent se dérouler dans six mois, le Premier ministre britannique a présenté vendredi 28 novembre ses projets en vue de réduire l'immigration dans son pays, en limitant notamment l'accès aux prestations sociales pour les immigrants venus des États membres de l'UE.

Plus de 400.000 immigrés européens affectés

Pressé par son parti d'adopter une ligne dure sur la question de l'immigration, placée selon les sondages au premier rang des préoccupations des électeur, le Premier ministre a plaidé pour un délai de quatre ans avant que les immigrés puissent toucher à certains avantages, comme le crédit d'impôt ou le logement social. Ceux qui n'ont pas d'emploi n'auraient droit à rien.

Si elles étaient appliquées, les mesures préconisées par David Cameron affecteraient plus de 400.000 immigrés européens, la plupart employés à des postes peu qualifiés et peu rémunérés.

Les versements de prestations sociales aux enfants de ces immigrés vivant à l'étranger seraient supprimés et les immigrés sans travail seraient expulsés au bout de six mois de recherche d'emploi infructueuse. Les ressortissants des États membres seraient également privés d'accès au marché du travail britannique jusqu'à ce que leurs économies se rapprochent de celle du Royaume-Uni.

Menace d'une sortie de l'Union européenne

En cas de réélection en mai 2015, David Cameron promet de renégocier les termes de l'appartenance de la Grande-Bretagne puis d'organiser un référendum sur le sujet en 2017.

En vertu de la liberté de circulation, tout ressortissant de l'UE a le droit de travailler dans les autres pays du bloc. Selon les modalités de leur adhésion en 2007, Sofia et Bucarest bénéficient depuis le 1er janvier 2014 de la levée de toutes les restrictions imposées à leurs travailleurs dans l'UE, après sept années de transition.

D'après des chiffres publiés jeudi 27 novembre , 228.000 ressortissants de l'UE ont immigré au Royaume-Uni au cours de l'année qui s'est achevée en juin dernier - soit le plus haut chiffre jamais enregistré.

Bruxelles veut éviter la dramatisation

À Bruxelles, un porte-parole de la Commission européenne a déclaré lors d'une conférence de presse que les propositions de David Cameron seraient discutées "avec calme et prudence", et "sans claquer la porte".

"Ce sont les idées du Royaume-Uni et elles s'inscrivent dans le débat. Elles devront être discutées sans drame, calmement et avec soin. Il revient aux Parlements nationaux de lutter contre les abus des systèmes (des avantages sociaux) et la législation de l'Union européenne l'autorise."

Ses propos ne devraient pas manquer d'irriter certains de ses partenaires européens comme la Pologne, qui laisse entendre que ces mesures pourraient être discriminatoires. Cameron a d'ailleurs téléphoné à la chef du gouvernement polonais, Ewa Kopacz, pour la rassurer et lui affirmer que les travailleurs polonais ne seraient pas victimes de discrimination en Grande-Bretagne.