Donald Tusk, un libéral pro-européen pour incarner l'Europe aux yeux du monde

Par latribune.fr  |   |  617  mots
Depuis sa jeunesse, Donald Tusk est un libéral convaincu, pensant que la Pologne a besoin de moins d'Etat et de plus d'entrepreneurs.
L'ancien Premier ministre polonais a reçu le symbole de sa nouvelle fonction de président du Conseil européen, une clochette, de son prédécesseur, le Belge Herman van Rompuy.

"Je viens à Bruxelles d'un pays qui croit profondément à ce que signifie l'Europe", avait-il déclaré le 31 août, au soir de sa nomination. Lundi 1er décembre, ce pro-européen convaincu, Donald Tusk, ex-chef de gouvernement polonais, a enfin reçu le symbole de sa nouvelle fonction de président du Conseil européen: une clochette, qui lui a été remise des mains de son prédécesseur, Herman van Rompuy.

Libéral convaincu

Né le 22 avril 1957 à Gdansk, où fut lancé le syndicat Solidarité, et issu de ce même mouvement qui a fait tomber le système communiste en Pologne en 1989, Donald Tusk a été sept ans à la tête d'un gouvernement de centre droit, après avoir ravi le pouvoir en 2007 aux frères jumeaux ultra-conservateurs Kaczynski. Il a été le premier chef d'un gouvernement polonais depuis la chute du communisme à être reconduit dans ces fonctions pour un deuxième mandat il y a trois ans.

Depuis sa jeunesse, il est un libéral convaincu, pensant que la Pologne a besoin de moins d'Etat et de plus d'entrepreneurs. Opposant au régime quand le pays était encore communiste, dans une économie étatisée, il avait lui-même créé une entreprise de peinture. Mais, pendant la crise, il a modifié certaines de ses points de vue, admettant que la situation oblige parfois l'Etat à intervenir. Il a a toujours prôné le renforcement des institutions européennes.

L'économie et la crise ukrainienne parmi les quatre priorités

Historien de formation, Donald Tusk s'est forgé l'image d'un homme très efficace dans le jeu politique, capable de tourner à son avantage les situations les plus délicates, mais aussi de faire preuve de fermeté face à ses interlocuteurs. Des qualités dont il aura besoin en tant que président du Conseil européen, puisqu'il sera chargé de coordonner le travail des dirigeants de l'UE et d'incarner l'Europe aux yeux du monde.

Lors de la cérémonie de passation de pouvoir, la première pour cette fonction créée il y a cinq ans par le Traité de Lisbonne, il a souligné les priorités de son action.

  • "D'abord protéger les valeurs fondamentales [de l'Europe], la liberté et la solidarité, contre ce qui les menace de l'intérieur et de l'extérieur", a-t-il affirmé.
  • "Nous avons ensuite besoin d'une farouche détermination pour mettre un terme à la crise économique", a-t-il soutenu, soulignant (bien que la Pologne ne soit pas membre de la zone euro): "Il est de notre responsabilité de terminer l'Union économique et monétaire".
    L'ex-Premier ministre polonais avait clairement lié l'adoption de l'euro par la Pologne à un règlement durable de la crise de la dette.
  • "Troisièmement, l'Europe doit être forte sur la scène internationale. Elle doit sécuriser ses frontières et soutenir les pays de son voisinage qui partagent ses valeurs", a-t-il poursuivi, faisant clairement référence au conflit avec la Russie dans le cadre de la crise ukrainienne. Partisan de réponses fermes à Moscou, Donald Tusk s'était prononcé en tant que Premier ministre polonais pour des sanctions efficaces à l'égard de Moscou à la suite des opérations russes en Ukraine, tout en s'opposant aux initiatives étatiques individuelles, à la faveur d'une action "responsable" commune dans le cadre de l'Otan et de l'Union européenne. Une réunion ministérielle de l'Otan doit avoir lieu mardi 2 décembre à Bruxelles.
  • "Le quatrième point concerne les relations entre l'UE et les Etats-Unis. Elles sont l'épine dorsale de la communauté des démocraties et l'année à venir sera cruciale", a-t-il conclu en référence à la négociation d'un très controversé accord de libre échange entre les deux parties.