La BCE s'attend à une inflation négative en zone euro

Par latribune.fr  |   |  375  mots
Les prix devraient baisser en zone euro dans les prochains mois
Le vice-président de la BCE prévient qu'il faut s'attendre à un risque d'inflation négative dans les prochains mois. Mais il ne voit aucun risque de déflation...

La BCE prépare les esprits à une inflation négative. Dans une interview accordée au magazine allemand Wirtschaftswoche à paraître lundi, le vice-président de la BCE, le Portugais Vitor Constancio, a reconnu que le taux d'inflation annuel de la zone euro pourrait, dans les prochains mois, passer en territoire négatif.

Prix du pétrole

« Nos experts prévoient seulement 0,7 % d'inflation pour 2015, mais, depuis que cette projection a été effectuée, les prix du pétrole ont encore reculé de 15 %. Nous nous attendons à présent à une inflation négative dans les mois qui viennent », a indiqué Vitor Constancio.  En novembre, les prix de la zone euro avaient progressé de 0,3 % en un an, un niveau très faible dû en grande partie à la baisse des prix de l'énergie.

Pas de risque de déflation ?

Le vice-président de la BCE ne voit cependant pas de risque de « déflation » au sens où l'entend la BCE, c'est-à-dire, une baisse autoentretenue des prix. La baisse ne devrait être que temporaire. Pourtant, la situation n'est peut-être pas si rassurante que veut bien le dire Vitor Constancio. En novembre, l'inflation sous-jacente, calculée sans inclure les prix de l'énergie, de l'alimentation et du tabac, plus volatils, n'était que de 0,7 %, soit un record en zone euro. Or, Mario Draghi lui-même a toujours mis en garde contre une « période longue d'inflation faible. » Elle mettrait les marges des entreprises à rude épreuve et empêcherait toute vraie reprise des investissements. A terme, l'inflation faible pourrait se muer en vraie déflation si la baisse des prix était perçue comme la seule façon de redresser les marges. Du reste, il existe un impact du prix du pétrole sur l'inflation sous-jacente.

Un « QE » dès le 22 janvier ?

Certes, la zone euro n'en est pas encore là, mais le risque existe bel et bien et c'est précisément pour cette raison que la BCE réfléchit à l'introduction de nouvelles mesures, notamment d'un assouplissement quantitatif (QE), que la plupart des observateurs attendent pour sa réunion du 22 janvier prochain. Mais les dissensions à ce sujet au sein de la BCE demeurent fortes et l'efficacité du « QE » pour contrer le risque de déflation reste incertaine.