Grèce : des élections anticipées fin janvier, le FMI suspend l'aide financière

Par latribune.fr (avec Reuters et AFP)  |   |  572  mots
Le parti de la gauche radicale Syriza, qui veut renégocier les conditions de l'aide financière internationale accordée à la Grèce par l'Union européenne et le FMI, est en tête dans les intentions de vote pour les prochaines élections.
Après avoir échoué une troisième fois à élire un président de la République, le parlement grec est dissous. Le Premier ministre a aussitôt annoncé qu'un scrutin législatif anticipé serait convoqué le 25 janvier prochain. La Commission européenne s'inquiète. Le FMI a décidé de suspendre la prochaine tranche d'aide à la Grèce en attendant qu'un nouveau gouvernement se forme.

Comme attendu, les députés grecs n'ont pas réussi à donner au pays un nouveau chef de l'Etat, lundi 29 décembre. Le candidat du gouvernement, Stavros Dimas, n'a pas recueilli assez de voix au Parlement pour être élu président de la République en Grèce. Conformément aux dispositions constitutionnelles, le Parlement est dissout. Antonis Samaras, a annoncé que les élections législatives auraient lieu le 25 janvier prochain. Le Premier ministre s'est justifié en déclarant que la Grèce "n'avait pas de temps à perdre".

L'ancien commissaire européen a recueilli au troisième et dernier tour de scrutin 168 voix, comme au deuxième tour. Il lui en fallait 180 pour devenir chef de l'Etat.

La gauche radicale favorite

Le parti de la gauche radicale Syriza, qui veut renégocier les conditions de l'aide financière internationale accordée à la Grèce par l'Union européenne et le FMI, est en tête dans les intentions de vote avec, selon un sondage Alco publié samedi, 28,3% contre 25% pour Nouvelle démocratie, le parti de Samaras. Le leader de Syriza, Alexis Tsipras, le peuple grec a montré "sa volonté de mettre fin aux politiques de rigueur".

Pression financière du FMI

Le versement de la prochaine tranche d'aide à la Grèce est suspendu en attendant la formation d'un nouveau gouvernement qui suivra les élections anticipées de la fin janvier annoncées lundi par Athènes, a indiqué le Fonds monétaire international, quelques heures après l'échec de la présidentielle.

Les discussions sur ce versement, effectué conjointement avec les autorités européennes, "reprendront une fois qu'un nouveau gouvernement sera en place" à Athènes, a indiqué le porte-parole du FMI, Gerry Rice, tout en assurant que la Grèce ne faisait pas face à des besoins de financement "immédiats".

Bruxelles en appelle aux électeurs grecs

Du côté de Bruxelles, la Commission européenne a du mal à dissimuler son inquiétude. Le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, a appelé lundi les électeurs grecs à soutenir les réformes "favorables à la croissance" lors des législatives anticipées qui auront lieu fin janvier.

"Un engagement fort envers l'Europe et un large soutien de la part des électeurs et des dirigeants politiques grecs envers le nécessaire processus de réformes favorables à la croissance sont essentiels pour que la Grèce prospère à nouveau au sein de la zone euro", écrit-il dans un communiqué.

Schäuble appelle également à la poursuite des réformes

Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a déclaré que la Grèce devrait continuer sur la voie des réformes déjà engagées, quelle que soit l'issue des élections législatives prévues fin janvier:

"Les difficiles réformes (mises en oeuvre en Grèce depuis la crise financière) ont porté leurs fruits, elles sont sans aucune alternative. (...) Les nouvelles élections ne changent rien aux accords passés avec le gouvernement grec", a affirmé le ministre conservateur, dans une déclaration écrite après l'annonce de législatives anticipées en Grèce.

La Bourse d'Athènes est en chute libre malgré un redressement en début d'après-midi. Après avoir dévissé de plus de 11%, la place financière grecque est revenue sur une contraction plus contenue de 5% en début d'après-midi.

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