Les taux allemands affichent un nouveau record, non suivi par les taux français

Par latribune.fr  |   |  411  mots
La semaine dernière, les taux français avaient affiché des taux historiquement bas.
Cette fois, les taux français à 10 ans ne suivent pas la trajectoire suivie par les taux allemands, contrairement à la semaine dernière.

Le taux d'emprunt de l'Allemagne à 10 ans est encore descendu lundi (0,492%), améliorant une nouvelle fois son record historique, les investisseurs cherchant toujours des placements sûrs sur fond d'incertitudes politiques en Grèce.

La France moins recherchée que l'Allemagne

Celui de la France a, pour sa part, égalé son record de vendredi (0,776%), tandis que ceux des pays du sud de l'Europe connaissaient une légère remontée pour le grand retour des investisseurs sur le marché obligataire après la trêve des confiseurs. Pourtant, la semaine dernière, les taux français avaient fortement baissé touchant des niveaux historiquement bas, suivant la même trajectoire que les taux allemands.

"Pour cette journée de rentrée, les investisseurs intègrent les derniers épisodes en Grèce, avec la tenue de législatives anticipées, et surtout, les commentaires pas vraiment positifs ce week-end côté allemand", a souligné Cyril Regnat, un stratégiste obligataire de Natixis.

Les Allemands se disent prêts au "Grexit"

Il fait référence à des informations parues samedi dans l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, et qui ont suscité la controverse, selon lesquelles le gouvernement allemand juge inévitable une sortie de la Grèce de l'euro si le parti de la Gauche radicale Syriza remporte les législatives grecques du 25 janvier et cesse de rembourser la dette du pays.

Alors que ces informations ont été considérées comme une manière, pour la chancelière Angela Merkel et son ministre des Finances Wolfgang Schäuble, de faire pression sur les électeurs grecs, la Commission européenne a affirmé pour sa part, lundi, que l'appartenance du pays à la zone euro était "irrévocable".

"Mais, même si le parti Syriza arrive en tête, il n'aura sûrement pas de majorité suffisante et devra former une coalition. Il y aura donc certainement des tractations et des négociations, et tout cela va peser", a ajouté M. Regnat de chez Natixis. "Nous aurons donc forcément de la volatilité dans les prochains jours", a-t-il poursuivi.

"Mais, d'ici là, il y aura aussi beaucoup de choses" et ces incertitudes sont compensées par la perspective "d'une annonce par la Banque centrale européenne, lors de sa réunion du 22 janvier, d'un vaste programme de rachats d'actifs", a nuancé M. Regnat.

"Les chiffres d'inflation en Allemagne, en deçà des attentes, avec un plus bas depuis 2009, sont venus une nouvelle fois alimenter ce scénario", a-t-il complété.