L'euro a atteint son plus bas depuis mars 2006 face au dollar

Par latribune.fr  |   |  373  mots
L'euro a atteint 1,1861 dollar ce lundi matin
Dans la matinée, l'euro a atteint 1,1861 dollar, du jamais vu depuis un peu moins de neuf ans. La politique monétaire et la Grèce ont pesé sur le cours de la monnaie unique.

L'euro est à nouveau en baisse. Ce lundi 5 janvier au matin, l'euro a atteint 1,1861 dollar, son plus bas niveau depuis mars 2006. En fin de matinée, cependant, il était remonté au-dessus de son niveau de vendredi soir à 1,1957 dollar.

Pourquoi l'euro baisse ?

Reste à savoir pourquoi l'euro reste sous pression. Deux explications sont possibles : le risque de « Grexit », de sortie de la Grèce de la zone euro après les élections du 25 janvier prochain et l'approche d'une annonce par la BCE de rachats massifs de dette souveraine (le fameux « QE »). Selon les opérateurs du marché des changes, la seconde raison joue un rôle beaucoup plus important que la première. Ainsi, Richard Grace, stratégiste monétaire à la Commonwealth Bank, estime dans le Wall Street Journal, que « je n'attribuerais pas le déclin de ce lundi matin aux développements politiques grecs. »

L'effet QE

Il est vrai que le QE, s'il est mis en place, aura un impact direct sur les euros en circulations. Compte tenu de l'échec des méthodes appliquées jusqu'ici, ce QE serait la seule manière efficace pour pouvoir gonfler le bilan de la BCE de 1.000 milliards d'euros comme l'a promis Mario Draghi. Les déclarations du président de la BCE ce week-end ont rendu l'hypothèse d'un lancement du QE dès la prochaine réunion du conseil des gouverneurs le 22 janvier prochain, plus réaliste que jamais. Du coup, chacun vend de l'euro pour éviter de subir la chute à ce moment-là. Et comme en ce 5 janvier, les volumes sont faibles, les mouvements s'amplifient.

L'effet Grexit

Reste que la crise grecque n'est pas sans influence sur l'euro. Une sortie de la Grèce de la zone euro est certes fort improbable, mais Berlin a, ce week-end, joué avec l'hypothèse et sans doute, certains en ont, ce lundi matin, tiré les conséquences. Autrement dit : pour certains opérateurs de marché, un « Grexit » n'est pas neutre sur la valeur de l'euro. Surtout, une telle hypothèse affaiblirait le caractère irréversible de l'euro, il ouvrirait une période d'incertitude pour toute la zone euro. La baisse de l'euro de ce lundi matin semble donner tort à l'argumentaire d'Angela Merkel selon lequel le Grexit serait surmontable...