L'Allemagne et l'Europe mettent en garde Syriza sans lui fermer la porte

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  494  mots
"C'est un pragmatique", a déclaré le président du Parlement européen Martin Schulz à propos d'Alexis Tsipras, chef de parti de gauche Syriza.
Le gouvernement allemand, les présidents de l'Eurogroupe et du Parlement ont appelé la Grèce à tenir ses engagements. De son côté, la Commission européenne a souligné les progrès financiers "considérables" de la République héllénique.

Avec méfiance. C'est de cette façon que le gouvernement allemant, les présidents du Parlement européen et de l'Eurogroupe ont accueilli la victoire de la formation de gauche radicale grecque Syriza. Revue de détail.

  • Les engagements doivent être respectés, pour Merkel

Ainsi, Steffen Seiber, le porte-parole de  la chancelière allemande Angela Merkel, a déclaré que cette dernière attend du futur gouvernement grec qu'il respecte les engagements pris jusqu'à présent par le pays en matière de réformes économiques et de rigueur budgétaire :

"Il est pour nous important que les mesures du nouveau gouvernement visent la poursuite de la reprise économique de la Grèce, ce qui implique que les engagements pris soient respectés."

Par ailleurs, le gouvernement allemand a réaffirmé exclure un troisième allègement de la dette publique grecque mais a laissé la porte ouverte à une éventuelle prolongation du plan d'aide en cours. "C'est certainement une possibilité ou une option et, comme je l'ai dit, nous entamerons toute discussion dans un état d'esprit constructif ", a lancé Marianne Kothe, une porte-parole du ministère allemand des Finances.

  • Tsipras "va devoir trouver des compromis", selon le président du Parlement européen

"C'est un pragmatique", a déclaré le président du Parlement européen Martin Schulz a propos d'Alexis Tsipras, chef de parti de gauche Syriza, sur les ondes de la radio publique allemande Deutschlandfunk :

"Il va devoir trouver des compromis avec ses partenaires européens, et je crois qu'il le sait" [...] Aujourd'hui c'est le jour d'après les élections, et c'est aussi le jour de la raison."

Martin Schultz a précisé en outre s'être entretenu dans la nuit avec Alexis Tsipras. "Je lui ai dit [...] que je ne peux pas m'imaginer que les revendications radicales que lui et son parti ont émises jusqu'ici d'une part trouvent une majorité en Grèce, d'autre part que les partenaires de l'UE y souscrivent".

  • Le président de l'Europe groupe veut le "respect des accord déjà passés"

"Faire partie de la zone euro signifie qu'il faut respecter l'ensemble des accords déjà passés", a déclaré de son côté le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, interrogé sur l'arrivée de la gauche radicale au pouvoir en Grèce. "Sur cette base, nous sommes prêts à travailler avec eux", a-t-il poursuivi à son arrivée à une réunion des ministres des Finances de la zone euro à Bruxelles.

  • La Commission europénne respecte "entièrement le choix souverain des Grecs"

Autre son de cloche du côté de la Commission européenne. Prudente, elle "respecte entièrement le choix souverain et démocratique des Grecs", a déclaré au cours d'un point de presse son porte-parole, Margaritis Schinas. Et d'ajouter:

"La Grèce a fait des progrès considérables et nous sommes prêts à l'aider à affronter les défis qui lui restent en matière de réformes."