Le gouvernement Fillon remanié en profondeur

Par latribune.fr  |   |  798  mots
(Crédits : © 2009 Thomson Reuters)
Frédéric Mitterrand fait son entrée comme ministre de la culture en remplacement de Christine Albanel. Luc Chatel quitte le poste de secrétaire d'Etat à l'industrie pour devenir ministre de l'Education nationale et reste porte-parole du gouvernement. Il remplace Xavier Darcos qui devient ministre du travail, à la place de Brice Hortefeux qui prend le ministère de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie devenant ministre de la justice.

Devançant d'une petite journée l'annonce prévue mercredi matin, comme l'avait d'ailleurs affirmé Nicolas Sarkozy lundi lors de son discours devant les parlementaires réunis en Congrès à Versailles, le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, a annoncé ce mardi soir après 20 heures la composition du nouveau gouvernement du Premier ministre, François Fillon.

L'annonce la plus médiatique, éventée depuis plusieurs heures par le principal intéressé, concerne la nomination comme ministre de la Culture de Frédéric Mitterrand - un Mitterrand pour Sarkozy, diront les commentateurs -, ministère où il remplace Christine Albanel, visiblement affectée par son éviction et par les aléas de sa bataille pour la loi de lutte contre le piratage sur Internet, la fameuse loi Hadopi, récemment amputée par le Conseil constitutionnel.

Les grands ministères donnent lieu à un grand jeu de chaises musciales : Luc Chatel quitte le poste de sécretaire d'Etat à l'industrie pour devenir ministre de l'Education nationale et reste porte-parole du gouvernement. Il remplace Xavier Darcos qui devient ministre du travail, à la place de Brice Hortefeux qui prend le ministère de l'Intérieur dont il rêvait depuis plusieurs années. Sa titulaire, Michèle Alliot-Marie passe de la place Beauvau à la place Vendôme, au ministère de la justice, laissé vacant par Rachida Dati à la suite de son succès aux élections européennes.

Le centriste Michel Mercier, une prise dans les rangs du Modem de François Bayrou dont il était le trésorier, fait son entrée comme ministre de l'espace rural et de l'aménagement du territoire. Bruno Le Maire devient ministre de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche. Le maire de Nice, Christian Estrosi, revient au gouvernement où il devient ministre de l'industrie.

Henri de Raincourt, chef de file des sénateurs UMP, devient secrétaire d'Etat chargé des relations avec le parlement. Pierre Lellouche entre, lui aussi, dans l'équipe Fillon comme secrétaire d'Etat aux affaires européennes, poste jusqu'alors occupé par Bruno Le Maire.

Jean-Marie Bockel devient secrétaire d'Etat auprès de la ministre de la justice. Benoist Apparu fait son entrée au gouvernement comme secrétaire d'Etat auprès du ministre du logement. et de l'urbanisme. Marie-Luce Penchard a été nommée secrétaire d'Etat à l'Outre-mer. La parlementaire européenne Nora Berra est nommée secrétaire d'Etat "chargée des aînés". Jusqu'ici secrétaire d'Etat chargée de la Solidarité au ministère du Travail, Valérie Létard devient secrétaire d'Etat du développement durable. Le ministre d'Etat à l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, a précisé qu'elle serait en charge de la "dimension solidaire de la croissance verte et du développement durable". Il  a par ailleurs indiqué qu'il "tenait à avoir pour la compétitivité un haut commissariat ou un secrétariat d'Etat aux technologies vertes", qui sera annoncé prochainement.

Rama Yade devient secrétaire d'Etat au sport et remplace Bernard Laporte, qui quitte donc le gouvernement avec notamment Rachida Dati et Roger Karoutchi, secrétaire d'Etat chargé des relations avec le parlement, qui, lui aussi, paie peut-être certains échecs de la majorité à l'Assemblée nationale comme sur la loi Hadopi.

Au total, selon Claude Guéant, huit ministres entrent au gouvernement et huit en sortent.

Les ministres sortant sont Rachida Dati (Justice) et Michel Barnier (Agriculture) car ils ont été élus eurodéputés le 7 juin. Il y a également Christine Boutin (Logement), Christine Albanel (Culture), Roger Karoutchi (Relations avec le Parlement), André Santini (Fonction publique), Bernard Laporte (Sports) et Yves Jégo (Outre-mer).

Gardent leurs fonctions François Fillon (Premier ministre) et Jean-Louis Borloo (Ecologie), qui récupère aussi la tutelle de la mer, ainsi que Christine Lagarde (Economie), Eric Woerth (Budget et comptes publics), Bernard Kouchner (Affaires étrangères), Patrick Devedjian (Relance), Valérie Pécresse (Enseignement supérieur), Hervé Morin (Défense), Roselyne Bachelot (Sport et santé), Nathalie Kosciusko-Morizet (Economie numérique), Hubert Falco (qui devient secrétaire d'Etat à la défense et aux anciens combattants), Eric Besson (Immigration), Hervé Novelli (Commerce), Martin Hirsch (Haut-Commissaire à la jeunesse), Christian Blanc (secrétaire d'Etat chargé du développement de la région capitale), Dominique Bussereau (secrétaire d'Etat auprès du ministre d'Etat), Fadela Amara (secrétaire d'Etat auprès du ministre du travail, à la famille et à la solidarité), Alain Marleix (secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'intérieur), Anne-Marie Idrac (secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'économie), Alain Joyandet (secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères), Chantal Jouanno (secrétaire d'Etat chargée de l'Ecologie).

Ces annonces ont déjà donné lieu à de premières réactions, enthousiastes ou critiques selon les camps.