Crise au Parti socialiste : Martine Aubry reprend la main

Par latribune.fr  |   |  448  mots
Martine Aubry a déclaré ce jeudi sur les ondes de RTL qu'elle avait joué son "rôle de premier secrétaire" du Parti socialiste en demandant au député de l'Essonne Manuel Valls de cesser ses critiques contre le parti ou de partir.

Dans la crise de leadership du parti socialiste qui oppose la première secrétaire Martine Aubry au député de l'Essonne Manuel Valls, Martine Aubry a affirmé ce jeudi à l'émission sur RTL qu'elle avait joué son "rôle de premier secrétaire" en demandant à Manuel Valls de cesser ses critiques contre le parti ou de partir.

"J'avais vu Manuel Valls pendant une heure et demie, [...] et je lui avais dit que je souhaitais qu'il mette son intelligence à faire des propositions à l'intérieur du Parti socialiste sur des sujets comme la sécurité, comme la ville, qu'il connaît bien, et sur d'autres, et que je ne comprends pas son attitude qui visait à la fois à se déclarer candidat à la présidentielle en 2017 et à dire que le parti socialiste était mort", a précisé la première secrétaire. "Il n'a pas souhaité changer d'opinion", a-t-elle ajouté.

A la question de savoir si elle a été tentée de démissionner, elle a répondu: "Je ne suis pas comme cela. Et puis très franchement, Julien Dray et BHL, que j'aime beaucoup, que j'entends, qui annoncent la fin du Parti socialiste chaque année depuis vingt ans ! Je suis là pour dire aux Français, vous pouvez compter sur nous, sur nous avec la gauche".

"Le même problème que toute la social-démocratie européenne"

Martine Aubry a estimé que le PS a "le même problème que toute la social-démocratie européenne": "Nous avons faibli sur nos valeurs, alors qu'on a de plus en plus besoin de ces valeurs, de solidarité, de prise en compte de l'individu dans ce qu'il a envie d'apporter à la société".

"Tout le travail que nous essayons de faire aujourd'hui mais dont on ne parle pas beaucoup parce que quelques fois c'est occulté par quelques paroles, c'est effectivement un modèle de société et de nous battre pied à pied sur ce qui nous apparaît ne pas aller dans le bon sens en faisant des propositions, parce qu'un parti d'opposition c'est aussi un parti qui propose", a-t-elle souligné.

"Nous travaillons ces jours-ci [...] sur ce que j'appellerai les impréparations de la rentrée. Le gouvernement va encore supprimer 35.000 emplois de fonctionnaires, dont 18.000 dans l'Education nationale. Nous avons besoin d'aider chaque enfant à réussir; nous avons des propositions. Deuxièmement vont arriver sur le marché du travail 650.000 jeunes alors que le chômage des jeunes est de 20% aujourd'hui. Et qu'il a augmenté de quasiment 40% cette année. Nous, nous proposons qu'on crée 5.000 emplois verts; un peu comme les emplois jeunes sur des emplois d'avenir. Que nous redonnions une chance de formation à ceux qui sont partis."