Taxe professionnelle : l'UMP tient bon face à la fronde de ses sénateurs

Par latribune.fr  |   |  507  mots
Alors que 24 sénateurs emmenés par l'ancien Premier ministre Jean-Paul Raffarin ont publié dimanche une tribune pour s'opposer à la réforme de la taxe professionnelle, plusieurs élus UMP, dont le président du groupe UMP à l'Assemblée, Jean-François Copé, et le ministre du Budget Eric Woerth, montent au créneau pour défendre le projet.

L'Assemblée nationale avait donné la semaine dernière son feu vert à la réforme de la taxe professionnelle (TP), au terme (déjà) d'un long bras de fer entre le gouvernement et sa majorité UMP et d'une réécriture complète du projet initial, dans le cadre de l'examen de la loi de finances pour 2010.

Mais les élus UMP opposés à la réforme n'ont pas baissé les bras. Dans une tribune parue dimanche et cosignée par 24 autres sénateurs, l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a exprimé son opposition à la suppression de la taxe professionnelle telle qu'envisagée par le gouvernement.

Les sénateurs jugent notamment "peu rationnel" de "mener la réforme des finances avant celle des compétences", une réforme des collectivités territoriales devant être discutée ultérieurement au Parlement. De fait, la réforme de la taxe professionnelle, qui se traduira pour les entreprises par un gain de près de 12 milliards d'euros, devrait redessiner les marges de manœuvre des collectivités territoriales dont elle est la principale source de financement.

Ce lundi matin, le président du groupe UMP à l'Assemblée Jean-François Copé a réagi, déclarant au "Parisien/Aujourd'hui en France" "parfaitement" comprendre "les réserves" de sénateurs de la majorité.  Jean-François Copé s'est cependant opposé au report de la réforme, au motif que les entreprises l"'attendent".

La réforme doit être votée "maintenant"

La réforme "doit être votée maintenant", a affirmé également ce lundi le ministre du Budget Eric Woerth."La réforme de la taxe professionnelle doit se faire et elle se fera dans ce budget" a-t-il déclaré sur RTL, estimant que la fronde des sénateurs UMP était un "appel au dialogue".

La ministre de l'Economie "Christine Lagarde réunit les sénateurs dans peu de temps, on va discuter de tout cela, mais la réforme doit se faire", a-t-il insisté.

"Il n'y aura "pas d'inversion des textes [entre la réforme de la TP et celle des compétences des collectivités locales, Ndlr]", a tranché Eric Woerth, "parce que le budget c'est maintenant, ce n'est pas dans les mois qui viennent". Or "la réforme des collectivités locales va être discutée dans les semaines et les mois qui viennent", a-t-il rappelé. "Il faut supprimer la taxe professionnelle parce qu'il faut donner de un peu d'air et d'oxygène aux entreprises", a-t-il plaidé.

Le texte "doit aller au bout", a également déclaré lundi le porte-parole de l'UMP Frédéric Lefèbvre sur Canal+, affirmant qu'il "est hors de question de reculer". "Il y a une réforme constitutionnelle, les parlementaires aujourd'hui ont plus de pouvoir qu'avant et il est normal qu'ils cherchent à l'exercer. En même temps, à l'exécutif de dire: il y a des réformes sur lesquelles on ne peut pas reculer. Il y a des engagements qui ont été pris", a-t-il ajouté.

La réforme doit être discutée au Sénat fin novembre.