A regarder de près deux sondages réalisés par l'IFOP et publiés l'un par Dimanche Ouest France et l'autre, ce lundi, par France Soir, une évidence s'impose. La fermeté affichée par le pouvoir face à la contestation sociale suscite une forme d'adhésion indirecte dans trois catégories sociales qui constituent le socle électoral traditionnel de l'UMP : les commerçants, les artisans et les retraités.
Ainsi quand on demande aux Français s'ils trouvent justifiés le mouvement social actuel, 63% répondent par l'affirmative. La proportion est encore plus élevée chez les employés (76%) et les ouvriers (74%). Mais à cette même question, 58% des artisans et commerçants répondent non, de même que 51% des retraités.
Même constat pour ce qui est du soutien à François Fillon. Toutes catégories sociales confondues, près de six Français sur dix se déclarent satisfaits de l'action des syndicats dans la gestion de la crise sociale liée à la réforme des retraites alors que plus de deux sur trois se disent mécontents de celle du chef de l'Etat. Mais parmi les commerçants et artisans, seule une minorité (47%) se félicite de l'action des syndicats alors que celle de François Fillon est approuvée par une large majorité (56%). Et le Premier ministre remporte le même succès auprès des retraités alors qu'une large majorité (56%) de cadres sont d'un avis contraire.
Seul Nicolas Sarkozy ne parvient pas à susciter l'adhésion d'une majorité au sein des trois catégories sociales qui ont le plus contribué à son élection. Seuls 45% des commerçants, artisans et retraités approuvent son action dans le conflit actuel. Un taux de satisfaction qu'il convient néanmoins de comparer à celui qu'obtient le Président de la République parmi les employés. Toujours selon ce sondage Ifop publié ce lundi dans France Soir, 84% d'entre eux se disent mécontents de l'action de Nicolas Sarkozy.