Et si Marine Le Pen faisait mieux en 2012 que son père en 2002 ? Pour la deuxième fois dans l'histoire du parti d'extrême-droite , le Front National paraît en mesure de rebattre les cartes de l'élection présidentielle. Un sondage réalisé par l'institut Louis Harris pour Le Parisien Dimanche, montre en effet que Marine Le Pen arriverait en tête au premier tour, devant Nicolas Sarkozy et la socialiste Martine Aubry si l'élection avait lieu aujourd'hui. La présidente du FN recueillerait 23% des voix, contre 21% pour le président sortant qui obtiendrait le même score que la première secrétaire du Parti socialiste.

Ce sondage devrait faire beaucoup parler dans les états-majors de l'UMP mais aussi du PS et d'Europe Ecologie. C'est en effet la première fois que, dans un sondage présidentiel que Marine Le Pen est donnée présente au second tour.  A noter que dans ce même sondage, le président du Mouvement démocrate François Bayrou est, lui, crédité de 8% des intentions de vote, devant l'écologiste Eva Joly et l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin, à égalité à 7%.

D'ores et déjà plusieurs ténors du Parti socialiste ont réagi à la publication de cette enquête d'opinion. «Ce qui est clair, c?est que Nicolas Sarkozy joue à un espèce de quitte ou double depuis des semaines», a souligné Martine Aubry interrogée sur Europe 1. Un jeu qui, selon la patronne des socialistes, explique la montée en puissance du FN : «Il (Sarkozy, ndr) avait commencé avec l?identité nationale, les Roms, maintenant ce sont les immigrés. Au lieu de se réjouir quand les peuples tunisien et égyptien se lèvent pour la démocratie, il fait peur aux Français comme si cela allait entraîner des hordes d?immigrés.»

Autre réaction, celle de Laurent Fabius : «C'est vrai qu'il y a une montée du Front national et le débat complètement absurde que M. Sarkozy veut lancer sur l'islam va dans ce sens là» a observé l'ancien Premier ministre de François Mitterrand sur RTL. Et d'ajouter : «il y a un chômage record, il y a des inégalités de toutes sortes, il y a des difficultés sociales, on ferme des écoles, pourquoi voulez-vous que les gens aient confiance ?» ajoute-t-il.

Le sondage a été réalisé du 28 février au 3 mars 2011 auprès de 1.618 personnes âgées de 18 ans et plus.