Après l'échec des cantonales, la majorité essaie de recoller les morceaux

Par latribune.fr  |   |  498  mots
Copyright Reuters
Après la sortie du secrétaire général de l'UMP contre le Premier ministre lundi soir, Jean-François Copé et François Fillon se sont expliqués ce mardi matin en présence de Nicolas Sarkozy à l'Elysée.

La majorité a subi un nouvel accès de fièvre après une passe d'armes entre François Fillon et le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, qui a accusé le Premier ministre de ne pas "jouer collectif" avant de faire amende honorable. Les deux hommes se sont expliqués ce mardi matin en présence de Nicolas Sarkozy à l'Elysée, avant le petit-déjeuner hebdomadaire de la majorité, et ont officiellement enterré la hache de guerre.

Mais le dirigeant du parti présidentiel, dont l'inimitié avec le chef du gouvernement est notoire, s'est refusé à des excuses et a dit maintenir ses propos sur le fond.

Expliquant avoir "souhaité mettre les pieds dans le plat", il a concédé que sa charge avait pu paraître "excessive" dans un climat de vif tension au sein de la majorité depuis le revers des élections cantonales, qui ont relancé les débats sur le virage à droite du chef de l'Etat.

Jean-François Copé a reproché lundi soir sur Canal Plus à François Fillon de ne pas "jouer collectif" à propos du débat sur la laïcité et l'islam, qui divise au sein de l'UMP, et de cultiver une "posture".

Le chef du gouvernement avait déjà suscité la colère - privée - du secrétaire général de l'UMP au lendemain du premier tour des cantonales en se démarquant de la stratégie présidentielle - ni alliance avec le Front national ni front républicain - pour le second tour.

Réponse du Premier ministre, mardi, lors de la réunion à huis clos du groupe UMP à l'Assemblée: "Je ne peux pas accepter que l'on m'accuse de prendre une posture quand j'exprime une conviction que je défends depuis toujours". "Un Premier ministre et un secrétaire général ne peuvent pas débattre sur les plateaux de télévision ", a-t-il ajouté, selon des participants.

Jean-François Copé, qui ne fait pas mystère de ses ambitions pour l'élection présidentielle de 2017 et voit en François Fillon un rival potentiel, a eu "une explication de gravures" avec le Premier ministre dans le bureau de Nicolas Sarkozy, selon un participant au petit-déjeuner de la majorité, qui a requis l'anonymat.

"Ils sont arrivés tous les trois ensemble. Copé et Fillon avaient le visage fermé", a-t-il rapporté.

Selon lui, Jean-François Copé, héraut de la stratégie présidentielle, aurait fait amende honorable sous la pression de Nicolas Sarkozy, qui aurait ainsi donné gain de cause à François Fillon.

Après la parenthèse du conseil des ministres, avancé en raison du déplacement du président en Chine et au Japon, l'explication s'est poursuivie lors de la réunion du groupe UMP.

Les deux hommes sont convenus de tourner la page, alors que nombre de députés UMP s'inquiètent de l'effet dévastateur des divisions de la majorité sur l'électorat de droite.