Marine Le Pen veut " briser les chaînes du peuple français "

Par I.B. avec agences  |   |  449  mots
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Elle entend exalter la liberté, y compris monétaire, contre le « confort de la servitude ».

Marine Le Pen chercherait-elle à calquer la stratégie de Nicolas Sarkozy ? Dans son discours prononcé ce midi, à l'occasion du traditionnel rassemblement du premier mai du Front national, devant la statue de Jeanne d'Arc, à Paris, elle a semblé vouloir, comme le candidat Sarkozy en 2006-2007, aller puiser son propos dans toute l'histoire de France. En évitant de se laisser enfermer à l'extrême droite.

"Je m'inscris dans les combats historiques pour la liberté, les combats de millions d'anonymes qui sont tombés pour elle, de Bouvines au Chemin des Dames, les combats des grands destins républicains, de Victor Schoelcher à Charles de Gaulle", a lancé la présidente du FN devant ses partisans, réunis place des Pyramides.

"Brisons les chaînes du peuple français! Brisons les chaînes du renoncement", a-t-elle ajouté, assurant que "dans un an", à quelques jours du second tour de la présidentielle, "nous serons à quelques jours du printemps de la France!". Le thème de la liberté est revenu en boucle tout au long du discours. Au point d'assimiler la participation de la France à l'euro à un enfermement « dans une politique absurde, suicidaire », alors qu'elle, Marine Le Pen, veut « choisir la liberté » en quittant la monnaie unique. « La vérité, c'est qu'aujourd'hui, la zone euro est complètement isolée du monde » dit-elle, « à l'écart de la croissance mondiale, loin de la « souveraineté monétaire que vivent avec bonheur la Suisse, la Grande-Bretagne, et avec elles 95% des pays du monde ».

Marine Le Pen a appelé la France à "s'affranchir d'une Union européenne qui n'a eu de cesse de nous affaiblir et de réduire nos libertés". Evoquant Frontex, la structure européenne chargée du contrôle des frontières de l'UE, elle a lancé: "la maison est ouverte et nous avons confié les clefs du jardin à un inconnu (...) désireux de voir tout un chacun s'installer dans notre maison à notre insu".

Rendant hommage à Jeanne d'Arc, comme le faisait son père les années précédentes, elle a fait un parallèle entre les Bourguignons "favorables à l'annexion anglaise" et ceux qu'on "appellerait aujourd'hui les collabos".

"Après la débâcle dans la France de 1940, c'est aussi le pacifisme, c'est aussi l'illusion de la paix quitte à la payer au prix de la servitude (...) qui a conduit certains Français à une indigne collaboration avec l'envahisseur", a déclaré Marine Le Pen , sur l'estrade où avaient pris place plusieurs dirigeants du FN, dont Jean-Marie Le Pen mais pas Bruno Gollnisch.
Le défilé précédant le discours a réuni entre 3.200 personnes selon la police et 20.000 selon le FN. Des chiffres en augmentation par rapport à l'an dernier (2.000 selon la police et 8.000 selon le FN).