Volkswagen Coccinelle Cabriolet : le charme rétro à plein

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  1430  mots
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Il rappelle furieusement son ancêtre, avec plein de sympathiques clins d'œil au passé. Confortable, agréable à conduire, ce concentré de charme comblera les amateurs de plein air.

C'est en 1949 que Volkswagen démarre la production de sa première décapotable, fruit d'un partenariat avec le carrossier allemand Karmann ! Un succès qui ne se démentira pas malgré un tarif élevé, avec son allure inimitable de voiture d'avant-guerre, et perdurera jusqu'aux années 70 ! Puis, plus rien. Mais, après presque trente ans d'éclipse, la revoilà en 2002, sur une base de Golf et fabriquée au Mexique sous le nom de New Beetle. Un modèle qui vient de céder sa place à la... Coccinelle Cabriolet - en français dans le texte -, comme elle s'appelle désormais dans l'Hexagone, tout simplement.

Une ligne rétro superbe

Personnellement, nous préférons de loin cette découvrable à la Coccinelle berline commercialisée l'an dernier, que nous trouvions trop aplatie et modernisée. Plus rondouillarde et donc plus proche de l'originale, la dernière mouture évoque immanquablement, à travers ses lignes courbes, la glorieuse ancêtre dans la veine d'une Fiat 500C ou d'une Mini. Nous, on aime cette décapotable rétro. Les phares ronds, les ailes apparentes bien galbées, l'amorce de marchepied comme naguère, les jantes façon enjoliveurs chromés, sont ravissants. Seules fautes de goût : les feux arrière et les antibrouillards, trop modernes, dénotent ! Tout comme l'aileron incongru.

Planche de bord plate

A l'intérieur, nous apprécions la planche de bord plate comme sur la célèbre devancière, avec un bandeau en plastique rappelant la couleur de carrosserie et imitant donc la tôle de la « vraie » Coccinelle. Même chose sur les portières. La boîte à gants sur ladite planche de bord suggère aussi la Coccinelle des débuts. Toutefois, les stylistes ont moins peaufiné les détails que ceux de Mini ou de Fiat. La nouvelle Coccinelle reprend en fait simplement les commandes et boutons des autres modèles du constructeur. Nous aurions souhaité plus de touches rétro. En revanche, nous apprécions pleinement les sièges en cuir beige de notre version d'essai (« 50ème anniversaire ») qui remplacent agréablement le tissu noirâtre et bas de gamme des versions d'entrée de gamme. Les plastiques sont durs, certes, mais apparaissent solides et bien assemblés. L'écran GPS est trop petit, mais, pour le reste, on retrouve les mêmes fonctionnalités qu'à bord d'une Golf, telle la vitesse qui s'affiche devant les yeux en chiffres. Mais, à Puebla, on n'est pas encore passé à l'allumage automatique des feux. Bon, pas de quoi râler ! Les commandes restent simples et clairement identifiables. Bravo à l'accoudoir central réglable en hauteur et aux espaces de rangement !

Habitabilité très limitée

L'habitabilité est forcément limitée aux places arrière, qui, avec des dossiers trop verticaux de surcroît, sont utilisables sur de petits trajets seulement. L'accessibilité est d'ailleurs problématique. Critiquons aussi le coffre, riquiqui, plein de recoins et difficile d'accès avec une ouverture étroite. Applaudissons aux dossiers arrière rabattables qui agrandissent en principe l'espace de chargement... Mais lesdits dossiers donnent en fait accès à une trappe, très étroite, qui permet juste le passage de quelque objets longs, mais pas d'une valise... Evidemment, il y a toujours moyen de poser des sacs sur les dossiers rabattus quand on est deux, mais il faut les passer par les portes avant... Pas très pratique. Mais, bon, c'est un cabriolet, pas un break !

Capote en toile

La visibilité est très, très réduite vers l'arrière avec une petite lunette qui laisse beaucoup d'angles morts. Mais c'est la rançon d'une capote en toile, de belle qualité d'ailleurs ! Le mécanisme électrique, sur toutes les versions, permet de décapoter et recapoter rapidement, même en roulant. Découverte, la voiture est belle et on roule cheveux au vent avec un grand plaisir, même si des remous viennent vite perturber la quiétude à bord. On a intérêt à ne pas rouler vitres baissées, sinon, ça souffle dans tous les sens. Le bilan sur ce plan reste cependant favorable. Saluons une trouvaille : on peut régler indépendamment la température et le débit d'air avec capote fermée ou ouverte. En ouvrant ou fermant, le système passe automatiquement d'un réglage à l'autre. Judicieux !

Mécanique satisfaisante

Le diesel TDi 105 est réputé bruyant et rugueux. Pas idéal sur un cabriolet. Si on ne fait pas plus de 10.000 kilomètres par an au moins, le moteur 1,2 TSi à essence de même puissance et moins cher est recommandable. Toutefois, la mécanique diesel apparaît suffisamment insonorisée et civilisée sur ce cabriolet pour ne pas trop se faire remarquer. C'est beaucoup mieux que sur la berline Skoda Octavia testée dernièrement avec ce même TDi. La boîte manuelle est précise, efficace, tout comme l'embrayage. Tout cela fonctionne sans à-coups. Les performances apparaissent suffisantes, malgré une certaine léthargie à bas régime. Mais, au-delà de 1.500 tours, on a une bonne impression de vivacité. La consommation est pour sa part acceptable. Nous avons avalé 8 litres aux cents en moyenne. Rien de formidable, mais pas de quoi s'alarmer non plus. A part un niveau sonore un peu élevé, le bilan mécanique s'affiche de bon niveau. Il n'y a pas de « Stop and Start » (arrêt et redémarrage du moteur automatiquement au feu rouge) et c'est tant mieux, tant celui-ci est désagréable avec ce moteur sur les autres Volkswagen ou Skoda !

Suspensions souples

Les suspensions sont beaucoup moins fermes que sur la version berline. On apprécie, d'autant plus que le comportement routier ne pâtit pas de cet assouplissement. La berline essayée l'année dernière tressautait trop sur chaussée déformée, ce qui lui faisait perdre de sa précision. Rien de tel ici. Evidemment, les entrées en virage ne sont pas très incisives. Mais ce cabriolet, extrêmement rigide dans sa structure puisque l'on ne déplore pas de vibrations, reste plaisant en comportement. Avec un confort appréciable. Bref, nous préférons de loin ces réglages à ceux de la Coccinelle berline. Rappelons que la Coccinelle repose sur la plate-forme de la précédente Golf, la VI. Elle appartient donc à une génération en principe révolue. Mais, aucune importance, tout va bien !

Grimper en gamme

La Coccinelle cabriolet est disponible à partir de 20.890 euros avec un moteur à essence 1,2 TSi de 105 chevaux. A 23.990 (en essence) et 26.960 (en diesel TDi 105), on a la version « Vintage, qui ajoute climatisation, des jantes rappelant le modèle originel et quelques bricoles intérieures comme des touches de chrome pour mieux évoquer l'ancêtre. C'est mieux présenté, mais ça ne justifie pas forcément les plus de 3.000 euros de différence. Pour encore plus cher, la finition « 50ème édition » donne droit au cuir beige très classe, à l'accès et au démarrage sans clé, aux rétroviseurs extérieurs chromés... Ca devient vraiment élégant, mais il faudra débourser 29.690 euros (uniquement avec le diesel TDi 105). C'est encore 2.730 euros de supplément par rapport à la « Vintage ». Comme Mini ou Fiat, Volkswagen joue sur la personnalisation. Cette version, celle de notre essai, donne droit à une peinture noire sans autre choix, d'ailleurs très seyante. Malgré son prix élevé - inférieur toutefois aux rivales -, c'est celle qui nous semble la plus adaptée à ce type de véhicule ! On joue ici à fond la carte du style chic rétro. Voilà une voiture extrêmement séduisante, un rien irrationnelle certes, mais tellement chatoyante. Nous, on est tombés sous le charme. On peut d'autant plus en profiter que la voiture est totalement utilisable dans la vie de tous les jours. Ce n'est pas un jouet, mais une voiture sérieuse, rigoureusement conçue et fabriquée, agréable à conduire, sans vrai défaut - à part le coffre peu fonctionnel - et confortable sans consommer trop. Une folie... raisonnable. Alors, profitez-en !
Alain-Gabriel Verdevoye

Modèle d'essai : Volkswagen Coccinelle Cabriolet TDI « 50ème édition » : 29.690 euros

Puissance du moteur : 105 chevaux (diesel)

Dimensions : 4,28 mètres (long) x 1,81 (large) x 1,47 (haut)

Qualités : Ligne rétro sympathique, intérieur agréable, utilisation plaisante une fois décapoté, suspensions confortables, mécanique efficace...

Défauts : ... mais sonore, version d'entrée de gamme austère, places arrière limitées, coffre riquiqui et peu accessible

Concurrentes : Mini Cooper D Cabriolet Highgate : 30.150 euros ; VW Golf Cabriolet TDi 105 Carat Edition : 32.700 euros ; Audi A3 Cabriolet TDi 105 Ambition : 33.320 euros

Note : 14,5 sur 20