Municipales 2014 : fiscalité et mobilité, les entrepreneurs parisiens sont inquiets

Par latribune.fr  |   |  590  mots
Le numa, un lieu de rencontre, de co-working qui aide les jeunes entrepreneurs à se lancer./ DR
« Faire connaître aux candidats à la mairie les attentes et le point de vue des entrepreneurs. » Comme il l'avait fait en 2008, le Medef Paris, en partenariat avec la CGPME Paris et le Medef 92, a lancé en début d'année une vaste enquête auprès de plus de 1000 chefs d'entreprise de Paris et sa région proche.

Les 384 réponses apportées donnent un aperçu assez précis et argumenté de l'opinion de cette catégorie particulière d'électeurs, à quelques semaines du scrutin municipal. Sans surprise, étant donné le contexte économique de la France, plutôt déprimé, l'enquête fait ressortir un sentiment d'inquiétude et de fragilité.

Ainsi, 22% des chefs d'entreprise déclarent que leur activité va se réduire en 2014, contre 11% en 2008 ; 57% disent ne pas vouloir recruter d'ici six mois, contre 23% en 2008, à l'aube de la crise financière.

Leurs priorités : moins de bouchon et d'impôts

Si Paris, capitale économique, financière, politique, administrative, scientifique et culturelle, reste une ville attractive, le sentiment général est moins positif qu'en 2008. Ainsi, sept entrepreneurs sur dix estiment que Paris offre un environnement propice à l'activité économique, c'est un de moins que six ans auparavant.

Près du quart des entrepreneurs interrogés déclarent souhaiter quitter Paris en 2014. Parmi ceux-ci, 21% choisissent la deuxième couronne et 25% se préparent à quitter la France. Un signal d'alarme pour la future équipe municipale.

Le jugement des entrepreneurs est sévère sur la politique de la ville

73% se déclarent insatisfaits de la politique d'urbanisme, contre 57% en 2008. Le coût du foncier et l'inadaptation des locaux sont dénoncés. 90% demandent que la ville réponde au coût de l'immobilier par la réhabilitation des zones en friches.

Sur les transports et la circulation aussi, l'opinion des entrepreneurs est sans concession. Tous les moyens de transport sont utilisés, principalement la voiture à 46% (49% en 2008). 87% jugent que la circulation est un enjeu « important » pour le développement de l'activité. 64% estiment connaître plus de difficultés de livraison qu'avant. Trois quarts déclarent connaître plus de difficultés en matière de stationnement. Majoritairement opposés à la fermeture partielle des voies sur berges rive gauche et aux feux de circulation rive droite, ils s'inquiètent aussi de la réduction du nombre de stations essence dans Paris.

Signe de leur inquiétude concernant la mobilité, 68% des entrepreneurs interrogés critiquent la multiplication des voies de bus (contre 55% en 2008) et 86% réclament la construction de parkings aux Portes de Paris.

Parmi les priorités, l'amélioration de la circulation vient en tête (56%), devant le développement économique. Mais la propreté devient un enjeu majeur pour 81% des entrepreneurs interrogés et la sécurité pour 64%. Concernant leur mobilité et celle de leurs salariés et clients, ils sont 93% à juger important de moderniser et d'augmenter les lignes de métro et de RER les plus engorgées. Les modes de transports alternatifs (Vélib', Autolib', covoiturage) ne sont pas considérés comme les solutions d'avenir par la moitié des répondants. Sujet d'actualité brûlant, la situation conflictuelle entre les taxis et les véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC), qui a conduit déjà à plusieurs grèves des taxis, préoccupe les chefs d'entreprise : à 71%, ils considèrent que l'offre de taxis est insuffisante et 64% estiment que le développement du réseau de VTC doit être encouragé.

Les grandes priorités sont la baisse de la fiscalité locale, les temps de déplacements et de livraison, l'ouverture dominicale et le travail de nuit des commerces. Ils attendent aussi du prochain maire une action résolue en direction du rayonnement international de Paris, l'accès des PME aux marchés publics et un soutien aux activités innovantes.

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>>> VIDEO [MUNICIPALES 2014] Hidalgo / NKM face au Medef