Société Générale : les marchés sanctionnent la perte trimestrielle

Par latribune.fr  |   |  447  mots
La Société Générale a enregistré une perte nette de 278 millions d'euros au premier trimestre, plombée par de lourdes dépréciations et une forte augmentation du coût du risque. La banque va solliciter la deuxième tranche du plan de soutien du gouvernement, qui va se traduire par l'émission d'actions de préférence pour 1,7 milliard d'euros.

Mauvaise surprise pour la Société Générale. Alors que les analystes tablaient sur un bénéfice compris entre 320 et 380 millions d'euros au titre du premier trimestre, la banque qui a fait beacoup parlé d'elle depuis plusieurs semaines, publie finalement ce jeudi une perte de 278 millions d'euros. Contrairement à la plupart des grandes banques occidentales, la Société Générale était restée bénéficiaire au quatrième trimestre 2008, à hauteur de 87 millions d'euros.

Les comptes trimestriels de la Société Générale ont été plombés par de lourdes dépréciations et une forte augmentation du coût du risque, selon un communiqué publié ce jeudi. Des résultats qui contrastent très nettement avec ceux de sa grande rivale BNP Paribas qui a annoncé mercredi avoir dégagé au cours de la même période un bénéfice de 1,5 milliard d'euros.

Comme attendu, le conseil d'administration de la banque a approuvé le recours à la deuxième tranche du plan de soutien du gouvernement, qui va se traduire par l'émission d'actions de préférence pour 1,7 milliard d'euros. Une décision prise "compte tenu de l'incertitude très forte qui affecte les perspectives économiques des prochains trimestres et afin de continuer à accorder des crédits à l'économie française". Son ratio de solvabilité financière "Tier One" sera ainsi amélioré de 50 points de base, à 9,2% contre 8,7% au 31 mars 2009. Son ratio "core Tier One" s'élèvera à 7%.

Au premier trimestre, l'établissement a dû passer pour 1,5 milliard d'euros de dépréciations, qui correspondent à la baisse de valeur de certains de ses actifs.
Outre l'impact des marchés financiers, la banque a également souffert d'une dégradation de l'économie réelle, ce qui s'est traduit par une multiplication des provisions 2,3, qui s'élèvent à 1,354 milliard d'euros à la fin du premier trimestre, nettement au dessus des attentes (-1 milliard). Elle a constaté une "forte" hausse de son coût du risque en Russie, en proie à la récession économique, où la banque est présente via sa filiale Rosbank.

Mauvaises surprises également au niveau du résultat brut d'exploitation qui s'affiche en baisse de 36%, à 1,136 milliard d'euros, très loin du consensus Reuters: (1,773 milliard); Quant au produit net bancaire (équivalent au chiffre d'affaires), il est en repli de 13,5%  à 4,913 milliards d'euros. Là également la Société Générale est loin des attentes (consensus Reuters: 5,556 milliards d'euros); Enfin, la banque de financement et d'investissement (BFI) affiche une perte nette de 414 millions d'euros à fin mars.

En Bourse, les marchés ont été déçus par ces annonces. Le titre a plongé de 9,79% à 39,48 euros. 

(retrouvez le communiqué de la Société Générale)