Wall Street termine sans direction après la décision de la Fed

Par latribune.fr  |   |  889  mots
Wall Street n'a pas trouvé de tendance ce mercredi, pénalisée par le rebond du dollar après le statu quo monétaire et les commentaires de la Réserve fédérale. Le Dow Jones cède 0,10% à 10.441 points, le Nasdaq progresse de 0,27% à 2.207 points et le S&P 500 prend 0,11% à 1.109 points..

Wall Street n'a pas salué les déclarations de la Réserve fédérale, terminant sans direction ce mercredi après avoir effacé ses gains en raison du rebond du dollar. Sans surprise, les banquiers centraux américains ont maintenu le taux directeur à son plus bas niveau historique, dans une fourchette de 0 à 0,25%. Surtout, ils ont promis que le maintien de ses taux "extrêmement bas" perdurera pendant une "période prolongée" alors que les marchés craignent que le durcissement de la politique monétaire n'intervienne plus tôt que prévu, alors que les signes de reprise de l'économie se multiplient. Craintes ravivées mardi par le bond des prix à la production.

A la clôture, le Dow Jones cède 0,10% à 10.441 points, le Nasdaq progresse de 0,27% à 2.207 points et le S&P 500 prend 0,11% à 1.109 points.

Sur le front des statistiques, les mises en chantier, qui traduisent l'état actuel du marché de la construction, ont progressé de 8,9% le mois dernier. Elles avaient chuté de 10,1% en octobre. En rythme annuel, les mises en chantier s'élèvent à 574.000 unités, une performance légèrement inférieure à celle attendue par les économistes (580.000).

De son côté, le nombre de permis de construire délivrés en novembre a grimpé de 6% par rapport au mois précédent. Il avait chuté de 4,2% en octobre, essentiellement en raison des incertitudes sur l'avenir du crédit d'impôt accordé aux primo accédants. En rythme annuel, 584.000 permis ont été accordés. Le consensus tablait sur 570.000 permis.

Par ailleurs, les prix à la consommation poursuivent leur progression, affichant un gain de 0,4% en novembre par rapport au mois précédent. Il s'agit de leur quatrième hausse mensuelle. En glissement annuel, l'indice des prix affiche un rebond de 1,8%. Ces deux chiffres sont conformes aux attentes des économistes.

Du côté des valeurs, Intel recule de 2,12% à 19,38 dollars. Le Federal Trade Commission (FTC, l'autorité américaine de la concurrence) va poursuivre le numéro un mondial des semi-conducteurs, accusé de pratiques anti-concurrentielles sur le marché des microprocesseurs. Intel avait annoncé début novembre un accord avec son concurrent AMD (+3,74% à 9,15 dollars) prévoyant le versement de 1,25 milliard de dollars pour mettre fin à leurs litiges aux Etats-Unis et au Japon. Mais cet accord avait immédiatement été dénoncé le ministre de la Justice de l'Etat de New York. En Europe, le géant américain a déjà été condamné à payer 1,5 milliard de dollars d'amende et de dommages dans ce dossier.

Toujours sur le secteur des semi-conducteurs, Broadcom s'adjuge 4,55% à 31,73 dollars. Le titre, qui a déjà grimpé de plus de 16% depuis début novembre, est porté par la révision à la hausse des objectifs 2009. Le groupe table désormais sur des ventes de 1,32 milliard de dollars au quatrième trimestre, contre 1,25 milliard précédemment et un consensus de 1,26 milliard. La marge d'exploitation devrait progresser de 100 points de base sur la période, au lieu d'une fourchette allant de 20 à 50 points de base.

Sur le secteur financier, Prudential Financial bondit de 3,78% à 51,01 dollars après avoir conclu la vente à Wells Fargo de sa part dans leur coentreprise Wells Fargo Advisors pour 4,5 milliards de dollars. Le deuxième assureur vie américain espère récupérer 1,5 milliard de dollars de cette opération après impôts. La quatrième banque américaine, autorisée mardi à rembourser les 25 milliards de dollars d'aides publiques, progresse de 0,70% à 25,84 dollars.

Au chapitre des résultats, Adobe Systems a fait état mardi soir de résultats légèrement supérieurs aux attentes au titre de son quatrième trimestre. Le concepteur de logiciels a accusé une perte de 32 millions de dollars sur la période, contre un bénéfice de 246 millions l'an passé à la même époque. Mais hors exceptionnels, il affiche un bénéfice par action (BPA) de 39 cents, soit deux cents de mieux que le consensus. Son chiffre d'affaires a reculé de 17%, à 757 millions de dollars, là où les marchés escomptaient 752 millions. L'action s'adjuge 4,13% à 37,86 dollars, les marchés saluant les prévisions de ventes pour le trimestre en cours.

Le conglomérat General Electric perd 0,38% 15,69 dollars dollars alors que Goldman Sachs et JPMorgan ont relevé leurs objectifs de cours sur la valeur. Les deux intermédiaires réagissent aux déclarations du directeur général du groupe, anticipant un maintien des profits en 2010, aussi bien dans les activités industrielles de GE qu'au sein de sa filiale de services financier GE Capital. Les analystes estimaient jusque là que le conglomérat verrait fondre ses bénéfices de 10% l'an prochain.

Honeywell cède 2,13% à 40,37 dollars, les opérateurs étant déçus par les prévisions du fabricant américain d'automatismes et d'équipements aéronautiques. Le groupe, que GE avait un temps cherché à racheter, mise en effet sur un BPA compris entre 2,20 et 2,40 dollars en 2010, là où le consensus des investisseurs s'établit à 2,50 dollars.

Enfin, US Steel progresse de 2,90% à 49,67 dollars. Le premier producteur américain d'acier profite du relèvement de la recommandation de KeyBanc, passé de "neutre" à "achat" sur le titre. L'intermédiaire estime que la reprise de la demande mondiale en acier, conjuguée à la hausse des cours, devrait se répercuter positivement sur les profits. Il voit ainsi le bénéfice par action à 3,50 dollars l'an prochain, contre une précédente estimation de 2 dollars.