Wall Street s'enfonce à son plus bas niveau depuis octobre 2009

Par latribune.fr  |   |  649  mots
Les places américaines ont chuté ce mercredi en fin de séance , au lendemain d'une sévère rechute. Les investisseurs redoutent toujours la publication ce vendredi des chiffres officiels de l'emploi.

La timide tentative de rebond n'a pas tenu ce mercredi à Wall Street. Après avoir évolué dans le vert une bonne partie de la journée, les indices new-yorkais ont en effet chuté en fin de séance suite à l'annonce d'une possible dégradation de la note de la dette espagnole chez Moody's. En outre, les inquiétudes des marchés sur la vigueur de la reprise économiques restent fortes, à deux jours de la publication des statistiques officielles du marché du travail américain, alors que le secteur privé américain a créé en juin bien moins d'emplois que prévu. 

A la clôture, le Dow Jones recule de 0,98% à 9.774 points, le Nasdaq chute de 1,21% à 2.109 points et le S&P 500 cède 1,01% à 1.031 points. Le Dow Jones termine à son plus bas niveau depuis le 30 octobre 2009, le S&P 500 étant au plus bas en clôture depuis le 2 octobre. Sur le trimestre, les deux indices affichent des replis respectifs de 10% et de 11,9%, mettant fin à quatre trimestres consécutifs de hausse.

Sur le front des statistiques, le cabinet en ressources humaines ADP a indiqué que seulement 13.000 emplois ont été créés en juin par le secteur privé. Cela représente une forte baisse, comparé aux 57.000 créations nettes de postes enregistrées en mai. Les économistes tablaient sur 60.000 créations nettes de postes en juin. Les statistiques officielles du département du Travail seront publiées ce vendredi. Le consensus mise sur 110.000 destructions d'emplois, en raison principalement de la fin des emplois temporaires liés à la campagne de recensement.

Par ailleurs, la croissance de l'activité économique dans la région de Chicago a continué de ralentir en juin. L'indice PMI des directeurs d'achats est ainsi ressorti à 59,1 contre 59,7 en mai et 59 attendus par les opérateurs. Cet indicateur avait atteint en avril son plus haut niveau depuis cinq ans à 63,8.

Du côté des valeurs, Boeing cède 0,46% à 62,75 dollars. Le groupe d'aéronautique et de défense va racheter l'équipementier Argon ST pour 775 millions de dollars. Il offre ainsi une prime de 41% aux actionnaires de sa cible, dont le titre bondit logiquement ce mercredi, de 40,36% à 34,29 dollars. Cette transaction doit désormais être soumise aux actionnaires des deux groupes et doit recevoir l'aval des autorités de la concurrence. Boeing espère la finaliser d'ici à la fin septembre.

Ford grimpe de 2,02% à 10,08 dollars. Le constructeur automobile américain profite du relèvement de sa recommandation chez Citigroup, passée de "vendre" à "neutre" sur le titre, qui a touché mardi son plus bas niveau de l'année. Le groupe a par ailleurs annoncé un plan de réduction de plus de quatre milliards de dollars de sa dette. Une mesure appréciée par les investisseurs, qui y voient un signe de la confiance du groupe sur sa capacité à dégager des liquidités.

Monsanto recule de 2,37% à 46,22 dollars. Le groupe agrochimique, numéro un mondial des semences, a dégagé 384 millions de dollars de profits au titre du troisième trimestre de son exercice décalé. Cela représente une chute de 45% sur un an. Par action, le bénéfice s'établit 81 cents, une performance très légèrement supérieure aux attentes des analystes. En revanche, le chiffre d'affaires du groupe est décevant. Il a reculé de 6%, à 2,96 milliards de dollars, alors que les investisseurs escomptaient des ventes 3,17 milliards de dollars.

Toujours au chapitre des résultats, General Mills a fait état mardi soir d'un repli de son bénéfice net au quatrième trimestre, à 212 millions de dollars. Hors exceptionnels, le bénéfice par action (BPA) ressort à 41 cents, en ligne avec le consensus. Son chiffre d'affaires a légèrement reculé, à 3,6 milliards de dollars. Pour son nouvel exercice, le groupe agroalimentaire espère engranger entre 2,46 et 2,48 dollars de profits par titre. Une prévision sanctionnée par les marchés, qui misent sur 2,51 dollars: le titre chute de 3,74% à 35,52 dollars.