Le secteur bancaire chute après l'avertissement de Moody's sur trois établissements français

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  379  mots
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Du fait de leur exposition à la crise grecque et la possible participation des banques au plan de sauvetage d'Athènes, l'agence de notation a placé les notes de Société Générale, Crédit Agricole et BNP Paribas sous surveillance. Ces trois établissements pourraient voir leur note dégradée. Cette éventualité a pénalisé le secteur bancaire.

L'agence Moody's a annoncé mercredi avoir placé sous surveillance avec implication négative les banques françaises Société Générale, Crédit Agricole et BNP Paribas du fait de leur exposition à la dette grecque. Dans un communiqué, l'agence s'inquiète de cette exposition par le biais de la détention directe d'obligations souveraines et prêts accordés au secteur privé grec, soit directement soit par le biais de filiales.

En Bourse, cette annonce a provoqué un regain de défiance à l'égard du secteur bancaire. BNP Paribas s'est replié de 2,49 %, Crédit Agricole a lâché 2,48 % et Société Générale a reculé de 2,55 %.  Natixis qui n'était pas concerné par l'avertissement de Moody's a limité son repli, n'affichant qu'un baisse de 0,99 %.

À l'issue de l'examen opéré durant la période de surveillance, il est peu probable que BNP Paribas et Crédit agricole voient leur note abaissée de plus d'un cran, mais la rétrogradation pourrait atteindre deux crans pour Société Générale, précise l'agence de notation. L'agence note toutefois que "les profils financiers solides, la taille substantielle et la diversification des résultats" des banques concernées sont des éléments pouvant contrebalancer les soucis dus à leur exposition grecque.

Pour Crédit Agricole, le risque principal identifié par l'agence de notation porte sur sa filiale grecque Emporiki et ses prêts accordés au secteur privé. L'analyse est similaire pour ce qui est de Société Générale, qui a une part majoritaire au capital de la banque grecque Geniki, et dont Moody's souligne que l'exposition à la dette grecque est plus importante, autour de 2,5 milliards d'euros nets au 31 mars dernier, même si l'agence précise que cette exposition a depuis été réduite.

BNP Paribas n'a pas de filiale en Grèce et son exposition, estime Moody's, apparaît "plus modeste". Mais elle détient une masse substantielle de créances directe sur la dette grecque, de l'ordre de 5 milliards d'euros nets au 31 décembre dernier.

Moody's observe enfin que les expositions à la Grèce seront incluses dans l'examen en cours en vue d'un éventuel déclassement pour les trois principales banques du groupe Dexia , soit Dexia Credit Local, Dexia Bank Belgium et Dexia Banque internationale à Luxembourg.