Le CAC 40 plonge vers les 3.800 points

Par latribune.fr  |   |  772  mots
Copyright Reuters
Rattrapées par les craintes d'une propagation de la crise de la dette souveraine à l'Italie, troisième économie de la zone euro, les valeurs financières ont flanché à la Bourse de Paris, entraînant dans leur sillage le Cac 40 qui est renvoyé à 3.800 points.

Dans un contexte économique où les craintes d'une propagation de la crise de la dette souveraine prédominent, et où la santé des Etats-Unis inquiète,  les valeurs financières ont été fortement attaquées. Représentant près de 18 % du CAC 40, leur plongeon a envoyé le CAC 40 au tapis. A la clôture, l'indice parisien qui, jeudi dernier, tutoyait encore les 4.000 points, affichait un recul de 2,71 % à 3.807,71 points, soit sa plus forte baisse depuis le 11 août 2010.

L'optimisme sur le front de la dette souveraine issue de l'adoption des mesures d'austérité en Grèce aura fait long feu. Après la dégradation de la dette du Portugal au rang spéculatif par Moody's mardi 5 juillet, qui avait déjà mis à mal le sentiment d'un recul du risque souverain, c'est dorénavant l'Italie qui pourrait subir les foudres des agences de notation dès cette semaine. Le 17 juin dernier, Moody's avait en effet annoncé réexaminer la notation de la dette à long terme de l'Italie en vue d'une éventuelle dégradation. Depuis, le gouvernement de Silvio Berlusconi a approuvé le 30 juin un plan d'austérité. Mais le parlement doit encore l'adopter. Un vote positif pourrait constituer un signe favorable à l'intention des investisseurs qui redoutent de plus en plus la nécessité d'un plan de sauvetage de l'économie transalpine comme le prouve la tension actuelle sur les taux italiens. D'autant plus que, selon les derniers indicateurs de l'OCDE, la croissance de la plupart des grandes économies mondiales - notamment pour la zone euro celle de la France, l'Allemagne, l'Italie et du Royaume-Uni - devrait avoir décéléré en mai.

Autre facteur d'inquiétude, la situation aux Etats-Unis où les négociations pour le  relèvement du plafond de la dette sont toujours bloquées. Alors que les discussions qui ont débuté dimanche à la Maison Blanche en présence du président républicain de la chambre des représentants se sont soldées par un échec, Barack Obama a indiqué aux parlementaires américains qu'ils devaient être prêts à tenir des réunions tous les jours de la semaine si cela est nécessaire pour résoudre le problème

Par ailleurs, en Chine, la hausse de l'inflation a atteint un pic de trois ans en juin, ce qui laisse à supposer que les autorités chinoises pratiquent de nouveaux tours de vis monétaires.

Valeurs en baisse

Dans un contexte de crainte quant à la crise souveraine, les valeurs financières ont été massacrées. Plus forte baisse, Crédit Agricole a plongé de 7,66 %, suivi de près par BNP Paribas (-6,75 %) Axa (-6,59 %) et Société Générale (-5,70 %). Plus loin, Natixis n'a perdu "que" 2,02 %.

Les cycliques, notamment les valeurs automobiles, étaient également en forte baisse alors que la croissance de la plupart des grandes économies mondiales devrait avoir décéléré en mai au vu des indicateurs composites avancés publiés par l'OCDE. Ainsi Peugeot a dévissé de 3,77 % et Renault de -3,53%. Le constructeur au Losange a également été pénalisé par la révision à la baisse de sa prévision de croissance du marché automobile mondial en 2011 en raison des retombées sur le secteur de la catastrophe qui a frappé le Japon en mars dernier.

Total a plié de 1,60%. Samedi, le PDG du groupe, Christophe de Margerie, a indiqué que les discussions exclusives pour la vente de sa raffinerie britannique de Lindsey avaient été interrompues et qu'il avait rouvert les négociations à plusieurs candidats. Il a également indiqué que le groupe réfléchissait à l'intérêt d'utiliser ou non le bénéfice mondial consolidé, un régime fiscal souvent critiqué dont il bénéficie.

Sanofi (-1,71%) a annoncé la cession de Dermik, son activité en dermatologie, au groupe canadien Valeant Pharmaceuticals International Inc pour un montant de 425 millions de dollars US.

Aucune valeur de l'indice CAC 40 n'était à la hausse

Hors CAC

Pour sa reprise de cotation, Montaigne Fashion Group a pris 3,57%. Le groupe de mode a annoncé l'acquisition de la marque Lola.

Mercialys a reculé de 1,46% après la dégradation de la recommandation de Kleper. L'intermédiaire est passé de "acheter " à "conserver ".

Devises et pétrole

La monnaie unique, a subi les craintes de la propagation de la contagion de la crise souveraine et reculé face au billet vert. A la clôture des marchés européens, un euro s'échangeait contre 1,404 dollar.

Sur le marché du pétrole, les cours du baril étaient à la baisse. Le Brent de la Mer du Nord a perdu 1,17% à 116,95 dollars tandis que le WTI s'échange contre 94,68 dollars (-1,58%).