La Bourse de Paris décroche à nouveau

Par latribune.fr  |   |  705  mots
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Les craintes autour des dettes souveraines en zone euro affectent encore le marché parisien qui tente néanmoins tant bien que mal de limiter ses pertes.

Dans un contexte de craintes d'une contagion de la crise de la dette souveraine, la Bourse de Paris perd encore du terrain, même si le marché a réussi à redresser la chute de ce matin. A 14h40, le CAC 40 cède 0,97% à 3.769,47 points et se négocie non loin de son plus bas annuel à 3.696 points, touché le 16 mars dernier. Il faut noter que la cotation de l'indice a été interrompue pendant  plus de trois heures, entre 9h57 et 13h35, en raison d'un problème technique de Nyse Euronext.

L'absence de décision de la part de l'Eurogroupe la veille, notamment sur la participation du secteur privé à un second plan d'aide à la Grèce, entretient la défiance des investisseurs autour de la zone euro. Ce mardi, une nouvelle réunion des ministres de Finances de la zone euro est prévue à Bruxelles, avec pour objectif d'empêcher une contagion à l'Italie et à l'Espagne qui mettrait en péril l'Union monétaire.

Premier geste, le ministre italien de l'Economie, Giulio Tremonti, a quitté la réunion des ministres plus tôt que prévu pour se rendre en Italie afin d'accélérer la mise en place du plan de rigueur du gouvernement italien très attendu par les marchés.

Mais pour l'heure, l'ensemble des places financières est encore attaqué. Lundi soir les marchés américains à Wall Street ont chuté, suivi ce matin par les bourses asiatiques. En Europe le repli est également généralisé ce mardi. L'Eurostoxx 50 recule de 0,71% à la mi-journée.

Très attaquées à l'ouverture, les valeurs financières sont depuis parvenues à limiter les pertes. A Paris, Axa perdait 3,13%, Crédit Agricole perdait 2,81%, BNP Paribas 2,46% et Société Générale 1,95%. Seul Natixis se démarque. Le titre ne perd "que" 0,64%. La filiale de la BPCE a mis en avant dans un communiqué sa faible exposition aux dettes souveraines. Lors de la présentation de ses résultats annuels de 2010, son "exposition à la Grèce n'était que de 5 millions d'euros, 14 millions d'euros sur l'Italie et 3 millions d'euros vis-à-vis du Portugal", précisait la banque dans un communiqué.

En dehors des chiffres d'inflation en Europe, les opérateurs n'attendent pas de statistiques macroéconomiques majeures. Le lancement lundi soir de la saison des publications de résultats par le géant de l'aluminium Alcoa, pourrait toutefois apporter un baume au marché à l'ouverture dans l'après-midi de Wall Street.

Valeurs en baisse

Dans ce contexte boursier difficile, toutes les valeurs du CAC 40 évoluent dans le rouge. Au-delà du secteur financier, Alcatel-Lucent (-3,19%) est attaqué après une dégradation de recommandation de Deutsche Bank, de "achat" à "conserver". Les autres valeurs technologiques du CAC 40, STMicroelectronics et Cap Gemini, reculent respectivement de 4,15% et de 3,19%.

D'autres valeurs cycliques, comme Vinci (-3,02%), Saint-Gobain (-2,40%) et Bouygues (-2,78%), sont également mal orientées. Technip recule pour sa part de 2,71%, malgré le contrat de services d'ingénierie que le groupe vient de remporter auprès de Solvay en Chine.

Même les valeurs les plus défensives affichent des replis autour de 2%. Unibail perd 1,55%, Essilor 2,32% et Pernod Ricard 2,34%.

Pour sa part, Carrefour décroche de 3,50%, après l'annonce du gouvernement brésilien de retirer son soutien à l'opération de fusion avec le numéro un local de la grande distribution, Pão de Açúcar.

Hors CAC 40

EDF Energies Nouvelles est l'une des rares valeurs en hausse (+0,5%) sur le marché parisien. La filiale de l'électricien a officialisé lundi sa candidature à l'appel d'offres que le gouvernement français vient de lancer pour l'éolien en mer.

L'équipementier automobile, Plastic Omnium est l'une des valeurs les plus attaquées du SBF 120, avec une chute libre de 4,23%. Lundi, le groupe a annoncé la création d'une coentreprise en Chine.

Ipsen abandonne 4,2% alors que l'influent courtier Goldman Sachs a dégradé son conseil sur la valeur de "neutre" à "vendre".

Devises et pétrole

Dans ce contexte d'incertitudes, la monnaie unique est retombée à ses niveaux de mars dernier. Un euro vaut 1,3926 dollar.

Sur les marchés pétroliers, les cours du brut s'affichent aussi en baisse. le baril de WTI américain s'échange contre 94,15 dollars et le baril de Brent de la Mer du Nord contre 115,39 dollars.