L'affolement général autour des banques fait plonger le CAC 40

Par latribune.fr  |   |  852  mots
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Plombé par les banques, sous le coup d'une possible dégradation de leurs notes par Moody's, le CAC 40 a effacé 2 ans et demi de gains. Malgré les déclarations visant à rassurer le marché sur la santé des établissements financiers, le secteur bancaire a chuté de 10,62 %.

La Bourse de Paris a entamé la semaine comme elle a terminé la précédente : en forte baisse. Une chute emmenée par les valeurs financières qui représentent 14 % de l'indice CAC 40. Après avoir décroché jusque 5,17 % dans le sillage de l'annonce de l'explosion sur le site nucléaire de Marcoule dans le Gard, le CAC 40 a quelque peu réduit ses pertes notamment grâce à la bonne tenue de Wall Street pour finalement terminer sur un repli de 4,03 % à 2.854,81 points.

Après avoir réagi vendredi aux propos de Christine Lagarde, directrice générale du FMI, et à la démission de Jürgen Stark, l'économiste en chef de la BCE, le marché parisien s'est inquiété ce lundi d'une éventuelle dégradation de la note des banques françaises par Moody's. Le 15 juin dernier, l'agence de notation avait en effet indiqué avoir placé BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale sous surveillance avec une perspective négative, se donnant trois mois pour l'examen de leurs notes.

La Banque de France tente de rassurer

Gouverneur de la Banque de France et membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne, Christian Noyer a certes tenté de ramener le calme. Dans un un communiqué il a assuré que "les banques françaises n'ont ni souci de liquidités, ni problème de solvabilité". "S'agissant de la liquidité, le collatéral mobilisable au niveau de l'Eurosystème est de 5.000 milliards d'euros et aujourd'hui l'Eurosystème refinance les banques pour environ 500 milliards d'euro", a-t-il précisé. "S'agissant de la solvabilité, les banques françaises ont déjà ajouté en 2 ans, 50 milliards d'euros à leurs fonds propres et vont continuer à les augmenter en vue de l'application de Bale 3", a ajouté le gouverneur de la Banque de France.

"Stress tests"

Mais si depuis la mi-juin, les trois établissements ont passé avec succès les " Stress Tests ", la situation économique de la zone euro ne s'est pas améliorée, et la situation grecque s'est dégradée. Ainsi, dans une tribune publiée dimanche par le journal Die Welt, Philipp Rösler, ministre de l'économie allemand, estime qu'une mise en faillite bien ordonnée de la Grèce n'est plus un sujet tabou. Par ailleurs, Oswald Grübel, directeur général d'UBS, a déclaré dans un entretien publié dimanche par Sonntag que certaines banques pourraient avoir besoin d'aides publiques, la chute de leur valeur en Bourse rendant difficile toute augmentation de capital.

Des déclarations qui sont intervenues quelques heures avant que le vice ministre des finances grec indique ce lundi que son pays sera à court de liquidité fin octobre, mettant ainsi en exergue l?urgence pour Athènes de remplir les conditions qui permettront d?obtenir le versement de la prochaine tranche d?aide prévu dans le cadre du plan international de sauvetage du pays.

Toute l'Europe contaminée

En pleine tourmente, le secteur financier a été très attaquée. A la clôture, les valeurs bancaires chutaient à Paris en moyenne de 9,05 %. Une tendance qui a régné sur toutes les places européennes. Ainsi, l'indice Euro Stoxx bancaire, qui comprend 33 valeurs de la zone euro, a plongé de plus de 6,67 %.
Plus forte chute du CAC 40, BNP Paribas a décroché de 12,35 %, suivi de Société Générale (-10,75 %), de Crédit Agricole (-10,64 %) et Axa (-9,73 %). Un peu plus loin, Natixis a reculé de 6,23 %.

Le compartiement des valeurs cycliques a également été victime de fortes pressions vendeuses sur fond d'inquiétudes sur l'évolution de la conjoncture économique. Ainsi, Lafarge a plongé de 6,39 %, Saint Gobain de 5,48 %, ArcelorMittal de 3,38 % et Schneider Electric de 3,19 %.

EDF n?a finalement reculé que de 2,91 %. Le titre a perdu jusque 7,80 % après l'annonce de l'explosion sur le site nucléaire de Marcoule dans le Gard, qui a fait un mort et quatre blessés, dont un grave, selon l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

Technip a limité son recul à  0,71 %. A l'origine de cette bonne résistance, la signature d'un accord pour l'acquisition de Global Industries au prix de 8 dollars par action dans le cadre d'une transaction en numéraire valorisant la société américaine à 1.073 millions de dollars et renforçant le leadership du français sur le segment Subsea des services pétroliers en forte croissance.

Hors CAC, Delachaux (+2,61 %) a évolué à contre-courant du marché. La cotation de l'action de l'équipementier ferroviaire, suspendue depuis mardi dernier, a repris ce lundi. Le fonds CVC Capital et une partie des actionnaires familiaux ont déposé jeudi un projet d'OPA simplifiée sur Delachaux au prix de 83 euros par action.

 

Chute de l'euro, repli du pétrole

La monnaie unique était en forte baisse face au dollar. A la clôture des marchés européens, un euro s'échangeait contre 1,364 dollars. Dans le même temps, sur le marché de l'or noir, les prix du baril de brut se reprenaient après leur repli matinal. Ainsi le Brent de la Mer du Nord affichait un gain de 0,01 % à 112,78 dollars tandis que le WTI s'échangeait contre 88,05 dollars (+0,93 %).