Les trois scénarios d'un rebond durable sur les marchés d'actions

Par Blandine Hénault  |   |  602  mots
Infographie La Tribune
Les experts identifient trois facteurs de soutien potentiels : une solution politique à la crise des dettes souveraines, une embellie conjoncturelle et des résultats trimestriels d'entreprises solides.

Les places boursières s'apprêtent à clôturer un troisième trimestre 2011 dans la douleur. En témoigne la chute des indices depuis début juillet : -25% pour le CAC40, -24% pour l'EuroStoxx et -11% pour le S&P500. Sur la période, l'indice parisien signe ainsi sa pire performance depuis le troisième trimestre de 2002 ! De quoi replonger les investisseurs dans un scénario de "fin du monde" connu après la chute de la banque Lehman Brothers en 2008. Pour autant, les dernières évolutions de marché nourrissent l'espoir de meilleurs lendemains. A l'exception de son repli de mercredi, le CAC40 a réalisé lors des trois séances précédentes un mini-rally de 8,3%, soit sa plus forte phase haussière en trois jours depuis la mi-juin 2010. Par ailleurs, sur les onze dernières années, le CAC40 a progressé en moyenne de 1,5% en octobre. Au-delà des statistiques, la faiblesse historique des niveaux de valorisation actuels plaide en faveur d'un rebond, de même nature que celui constaté le 9 mars 2009. A condition que trois facteurs soient réunis.

1/ La résolution de la crise grecque

"Un rebond durable passera forcément par une réponse politique d'une ampleur telle qu'elle sera incontestable", estime Régis Bégué, directeur de la gestion actions chez Lazard Frères. Et de citer le plan Eureca, dévoilé par La Tribune dans son édition du 28 septembre ou encore le renflouement du Fonds européen de stabilité financière (FESF), décidé lors de l'accord européen du 21 juillet mais pas encore finalisé. En la matière, les prochaines semaines devraient être décisives. Dès ce jeudi, les parlementaires allemands vont se prononcer sur la réforme du FESF. De quoi profiter aux valeurs bancaires, massacrées depuis deux mois et désormais moteurs des récentes reprises boursières. "Mais à plus long terme, il faudra également régler les questions de la gouvernance européenne et des politiques d'austérité budgétaire dans un contexte de croissance molle", rappelle Wilfrid Pham, directeur de la gestion actions chez Natixis AM.

2/ L'éloignement des craintes de récession

Le scénario "noir" d'une rechute de l'économie mondiale est, de l'avis des gérants, déjà intégré dans les cours. Et cela alors que les indicateurs macroéconomiques ne montrent pour l'heure qu'un ralentissement de l'activité. "Les indicateurs sur le climat des affaires tendent déjà à se stabiliser en Europe", note François Chevallier, stratégiste au sein de la banque Leonardo. Les analystes d'Aurel BGC s'attendent à une amélioration en fin d'année. "Certes, le FMI vient d'abaisser ses prévisions mondiales mais le contexte est différent de 2008-2009. Les stocks des entreprises sont très bas et les taux de marge sont au plus haut", note-on chez Aurel.

3/ La relative bonne santé des entreprises

Depuis plusieurs mois, les analystes revoient constamment leurs prévisions à la baisse. Le consensus table désormais sur une croissance de 8% des bénéfices des entreprises européennes en 2011 contre une hausse de 14% en début d'année. "Les valorisations actuelles reflètent déjà cette dégradation. Toute la question est désormais de savoir si le consensus est suffisamment pessimiste pour que le flux de résultats des sociétés au troisième trimestre ne soit pas décevant", souligne Wilfrid Pham.

A fin juin, les entreprises du S&P 500 affichaient en tout cas 374 milliards de dollars de trésorerie de plus (976 milliards au total) qu'à l'issue du deuxième trimestre 2007, alors que leurs actions valent moitié moins qu'à l'époque.