Comment les banques centrales ont dopé le CAC 40

L'annonce de l'action concertée des banques centrales rappelle celle de septembre et surtout mai 2010. Il y a un an et demi, cette intervention avait, dans la foulée, provoqué un vif rebond des marchés d'actions.
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Au lendemain de l'action concertée des grandes banques centrales pour éviter un "credit crunch", une  question se pose : ces mesures peuvent-elle, au-delà des effets positifs sur les marchés d'actions mercredi, donner lieu à un mouvement boursier de plus grande ampleur ? Car les instances monétaires internationales n'en sont pas à leur premier coup d'essai. si deux opération du genre avaient été conduites en 2007 et 2008, les deux plus récentes remontent à septembre dernier et mai 2010.

Si celle de septembre a donné lieu à un fort rebond des marchés en octobre, celle de mai 2010 s'inscrivait dans un contexte beaucoup plus différent. A l'époque, les marchés d'actions européens, en pleine crise de la dette, évoluaient alors à des des plus bas annuels. Or, il ressort que l'intervention des banques centrales s'était traduite par un bond de plus de 12 % pour le CAC 40 en un mois. Plus globalement, on peut considérer que l'action concertée de mai 2010 constituait un signe avant-coureur des mesures d'assouplissement quantitatif proposées par la Fed fin août 2010, au travers du fameux QE2, qui avait alimenté un courant haussier jusqu' à la mi-février 2011. 

Peut-on dès lors anticiper la même réaction ? Pas si sûr. « Cette annonce est un vrai soulagement concernant le problème de liquidités. Si elle est susceptible de profiter à court terme aux marchés d'actions, la question de la solvabilité de la Grèce reste entière», estimait en septembre dernier Fabrice Cousté, directeur général de CMC Markets France après l'action concertées des banques centrales en septembre. Dès lors, il y a fort à penser que cet effet se reproduise à nouveau dans les semaine à venir. Mais le rebond aura-t-il l'ampleur de celui de mai 2010. rien n'est moins sûr.

« La chute des marchés tient à la fois à la crise de la dette assortie des craintes sur la conjoncture économique. Or ces deux sujets sont loin d'être résolus » expliquait en septembre dernier Fabrice Cousté. Or, fondamentalement la donne n'a pas véritablement changé depuis la mi-septembre. Au lendemain de l'action concertée des banques centrales mercredi, les experts du Crédit Agricole indiquaient dans une note jeudi matin : "Les actifs dits risqués se sont envolés, mais l'enthousiasme se dissipera à moins d'être suivi d'actions supplémentaires en provenances des dirigeants dans les jours à venir".

Dès lors, il y a fort à parier que si les mesures annoncées par les grandes banques centrales mercredi ne sont pas suivies dans les jours à venir d'annonces relatives à des solutions concrètes et durables sur la dette et par ailleurs à des réformes structurelles nécessaires à la survie de la zone euro, le rebond des indices mercredi pourrait ne pas avoir de lendemains. 

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Commentaires 6
à écrit le 06/12/2011 à 14:10
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L intervention de la BCE doit ?e significative . Elle ne peut plus se contenter de combattre uniquement l inflation. Son r?doit changer , l avenir des europ?s en d?nd. ?idemment son intervention doit s accompagner d une maitrise plus rigoureuse des ...

à écrit le 19/09/2011 à 12:39
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Aujourd'hui banques et état ne font qu'un, pour sauver les retraites, caisses de pension, assurances etc. il faut sauver le marché des actions...

à écrit le 18/09/2011 à 20:18
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Réinjection de liquidité = créations de nouvelles bulles.

à écrit le 18/09/2011 à 20:16
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Et si on parlait du revers de la médaille? Les 2 quantitative easing américains sans neutralisation monétaire ont entrainé une forte inflation qui ne cesse de progresser malgré le ralentissement économique ( 4% au USA officiellement en aout, officieu...

à écrit le 18/09/2011 à 12:25
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Le but de la politique, monétaire ou pas, ne doit en aucun cas être de faire monter artificiellement les marchés. Ce n'est pas le rôle de la politique. Le but de la politique est de régler les problèmes à long terme, pas de faire monter les marchés à...

à écrit le 18/09/2011 à 6:56
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La question est de savoir combien cela a coûté et surtout à qui cela a profité. Aux banques et autres organismes financiers qui ont pu soit habiller leurs bilans, soit se débarasser des titres (les volumes sont anémiques). Mais pour les autres?

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