Bourses européennes décrochent après l'annonce d'un référendum grec

Par latribune.fr  |   |  570  mots
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L'annonce d'un référendum grec sur le plan d'aide européen provoque le retour du pessimisme sur les places financières européennes. Inquiets quant à l'instabilité provoquée par une telle décision, les investisseurs vendent à tour de bras les valeurs financières.

Dans un climat de regain d'inquiétudes tant sur l'avenir de la zone euro que sur la croissance économique mondiale, le décrochage des valeurs bancaires fait plonger le CAC 40. En repli de plus de 2 % dès les premiers échanges, l'indice parisien a accéléré sa décrue et plongeait, vers 13h00, de 4,20 % à 3.106,76 points.

En Europe, les autres indices décrochaient tout aussi violemment : le DAX 30 lâchait 4,81 %, le Footsie londonien 2,85%. Du côté des indices du sud, l'Ibex35 espagnol se repliait de 3,49 % et la Bourse de Milan de 5,48 %.

Un plongeon qui tient, en premier lieu, au regain d'inquiétudes sur l'avenir de la zone euro. Le gouvernement grec a en effet indiqué son intention d'organiser, début 2012, un référendum sur le nouveau plan de sauvetage conclu la semaine dernière à l'issu du double sommet européen. Certes, le Premier ministre George Papandréou s'est voulu rassurant. "Nous faisons confiance aux citoyens. Nous croyons en leur jugement. Nous croyons en leur discernement", a-t-il déclaré. Mais au regard des nombreuses manifestations de ces derniers jours, l'éventualité d'un refus de la population est forte. Ce d'autant plus que, selon un sondage dévoilé samedi par le quotidien hellène "To Vima", 60% de la population grecque juge le nouvel accord négatif ou probablement négatif.

La boîte de pandore est rouverte, considère le CM-CIC dans sa note matinale. Interrogé par Reuters, Lionel Jardin, responsable de la vente institutionnelle chez Assya Capital, indique que "l'annonce vient saper des semaines de travail". L'analyse est similaire chez Commerzbank dont les stratégistes estiment qu'une restructuration sévère de la dette grecque ne semble plus éloignée. Quoiqu'il en soit, un éventuel rally de fin d'année est d'ores et déjà mort-né : n'aimant pas l'incertitude, les marchés devraient connaître une forte volatilité tant que le scrutin n'aura pas eu lieu.

Second facteur au décrochage des places européennes, le ralentissement inattendu du secteur manufacturier chinois en octobre. Attendu à 51,6 points, l'indice officiel des directeurs d'achat pour le secteur manufacturier est ressorti à 50,4 points, soit son plus faible niveau depuis février 2009. Cette statistique inquiète les investisseurs quant à la capacité de l'Empire du Milieu à encaisser le choc d'un ralentissement économique mondial.

Sur le front des valeurs

Dans un climat de regain d'incertitudes quant à la zone euro, les valeurs financières qui s'étaient envolées en fin de semaine dernière subissent de forts dégagements. Société Générale décroche de 14,24 %, Axa de 11,05%, Crédit Agricole de 10,98% et BNP Paribas de 10,03%. Hors CAC, Natixis plonge de 10,88 % et Dexia de 15,61 %.

Preuve du regain de pessimisme qui règne sur le marché, les grandes valeurs cycliques figurent dans les plus fortes baisses. Ainsi Renault lâche 7,29 %, suivi de Vallourec (-6,50 %), Michelin (-6,45%) ou encore Saint Gobain (-5,92 %).

A l'inverse, parmi les "meilleures performnaces" des titres comme Pernod Ricard (-1,48 %), L'Oréal (-1,80%), Danone (-2,20%) ou Essilor International (-2,31 %) bénéficient de leur statut de valeurs défensives et figurent parmi les actions les moins massacrées.

Devise et Pétrole

La monnaie unique poursuit son repli face au billet vert. Vers 13h un euro s'échangeait contre 1,366 dollar. Dans le même temps, sur le marché de l'or noir, les cours du baril étaient en baisse. Le Brent de la Mer du Nord perdait 1,73 % à 107,66 dollars tandis que le WTI s'échangeait contre 90,55 dollars (-2,83 %).