Les Bourses européennes portées par un vent d'optimisme

Par latribune.fr  |   |  709  mots
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Plusieurs rumeurs sur le front de la crise des dettes souveraines permettent aux indices boursiers de fortement rebondir. A la Bourse de Paris, le CAC 40 s'adjuge plus de 5 % et termine au-dessus des 3.000 points.

Les acheteurs seraient-ils de retour à la Bourse de Paris ? Après l'envolée du CAC 40, ce lundi, la question peut légitimement se poser. En hausse de près de 1,5% dès les premiers échanges, l'indice phare de la place parisienne n'a eu de cesse d'accroître ses gains au fil de la séance pour finalement terminer sur un fort rebond de 5,46 % à 3.012,93 points. Soit sa plus forte progression en une séance depuis le 27 octobre dernier.

A Francfort, le Dax 30 a pris 4,60%, tandis qu'à Londres le FTSE 100 s'adjugeait 2,87%. Sur les marchés du sud du vieux continent, l'Ibex 35 madrilène a avancé de 4,59 % et le FTSE Mib milanais de 4,60%. Reste que ces progressions sont à relativiser. Les volumes d'échanges sont restés faibles. Ainsi, à peine plus de 3 milliards d'euros ont été échangés sur le CAC 40.

La progression de ce début de semaine tient en effet plus à des rumeurs relatives à des décisions pour freiner la crise des dettes souveraines qu'à des annonces concrètes pour l'endiguer.  Ainsi, selon le journal "La Stampa", le FMI étudie la possibilité de prêter jusqu'à 600 milliards d'euros à l'Italie à un taux de 4 ou 5% sur 12 à 18 mois afin de lui permettre de respirer face à la pression des marchés. Bien que démentie par un porte-parole du Fonds Monétaire International, cette information a fait renaître l'espoir sur les marchés.

Ce d'autant plus que la France et l'Allemagne ont accéléré leurs réflexions sur une redéfinition radicale de la zone euro. Si le projet de "super gouvernement européen" n'est pas à l'ordre du jour, l'évolution vise le contrôle plus strict de la politique budgétaire des pays membres. Une proposition du couple franco-allemand sera déposée lors du sommet du 9 décembre et pourrait être adoptée sans passer par une révision des traités européens qui nécessite l'unanimité des Etats et est donc à la fois longue et risquée.

Autres facteurs de soutien, selon plusieurs rumeurs, le gouvernement allemand serait prêt à autoriser la BCE à jouer un rôle plus important en échange de gages sur la rigueur budgétaire. Ces rumeurs, pour la plus part démenties, témoignent de la fébrilité des intervenants à l'approche du sommet européen des 8 et 9 décembre qui réunira les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union Européenne.

Sur le front des valeurs

Au sein du CAC 40, les valeurs financières ont été à la fête. Plus forte progression, Axa s'est envolé de 13,11%. L'assureur aurait mis en vente son activité de conseil financier londonien (Bluefin) indique le Sunday Telegraph. Le journal qui ne précise pas ses sources, indique que cette cession rapporterait près de 120 millions d'euros à l'assureur français.

BNP Paribas s'est octroyé 10,33%. Selon le Financial Times, la banque envisagerait de vendre un portefeuille de capital-investissement valorisé à plus de 700 millions de dollars (525 millions d'euros environ).

Un peu plus loin, Société Générale et Crédit Agricole se sont adjugés 9,60 et 8,88%.

Les grandes cycliques industrielles étaient également bien orientées à l'image de Schneider Electric (+8,31%), ArcelorMittal (+7,83%), Peugeot (+7,54%) ou encore Saint Gobain (+7,35%).

Aucune des composantes du CAC 40 n'a terminé la séance dans le rouge. En bas de tableau, Essilor International a gagné 0,23%.

Hors CAC

Bull s'est envolé de 10,95% après avoir annoncé son intention d'embaucher 1.000 personnes en 2012, dont plus de la moitié en France, pour renforcer ses équipes dans le développement logiciel, le "cloud computing" et la sécurité.

Atos a grimpé de 6,83%. Dans une interview au Wall Street Journal, le PDG du groupe a confirmé ses objectifs 2011 et estimé qu'il n'était pas trop tard pour s'implanter en Chine.

Areva (+5,17%) a été retenu pour deux nouveaux contrats portant sur des parcs d'éoliennes en Allemagne ont rapporté les Echos. Le quotidien a estimé le montant potentiel de ces contrats à 1,2 milliard d'euros.

Devise et Pétrole

Sur le marché des changes, la monnaie unique était en forte hausse face au billet vert. A la clôture des marchés européens un euro s'échangeait contre 1,333 (+0,71%). Dans le même temps, les prix du baril de pétrole progressaient. Ainsi, le Brent de la Mer du Nord gagnait 1,74% à 108,25 dollars tandis que le WTI s'échangeait contre 98,26 dollars (+1,54%).