Crédit Agricole SA a prévenu, hier soir après clôture, que la banque serait en perte cette année en raison de lourdes dépréciations du fait de la crise financière que traverse la zone euro. Le véhicule coté du groupe Crédit agricole a annoncé qu'il passera 2,5 milliards d'euros de dépréciations dans ses comptes du quatrième trimestre. Elles intègrent notamment une dépréciation de près d'un milliard d'euros sur les participations du groupe dans la banque espagnole Bankinter et de la portugaise Banco Espirito Santo, ainsi qu'une dépréciation d'un milliard d'euros sur des écarts d'acquisition dans la banque de financement et d'investissement (BFI). La banque, déjà plombée par les pertes de sa filiale grecque Emporiki, explique du coup qu'elle n'est pas en mesure de confirmer ses objectifs pour 2014 qui portaient initialement sur un résultat net compris entre six et sept milliards d'euros.

Des déclarations qui plombent le titre à la Bourse de Paris. A la clôture, l'action chutait de 4,38 % à 4,04 euros. A titre de comparaison Société Générale a terminé inchangé tandis que  BNP Paribas a progressé de 0,20%. Déjà hier, Crédit Agricole avait dévissé de 6,71%, emportée par le pessimisme quant à une sortie rapide de la crise des dettes en zone euro. Désormais, sur l'année, la valeur lâche 57,49%.

Dans la foulée de ces annonces, Fitch Ratings a ramené sa note de crédit de "AA-" à "A+" sur Crédit Agricole. L'agence de notation justifie cette décision notamment par l'exposition de la banque verte aux problèmes de la zone euro et par des ratios de capitaux tout juste conformes aux normes en vigueurs contre des ratios plus élevés chez ses pairs.

Pour sa part Exane BNP Paribas a abaissé sa recommandation à neutre, contre une recommandation à l'achat précédemment, et a réduit de 30% son objectif de cours le passant de 7,7 à 5,3 euros. Outre les interrogations relatives à l'amélioration de la rentabilité du pôle BFI, l'intermédiaire indique sur "la qualité des actifs d'Emporiki et la position de financement sont susceptibles de rester un sujet de préoccupation"