La présidentielle française et la crise politique aux Pays-Bas font chuter les Bourses européennes

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  592  mots
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Les principales places boursières européennes étaient en baisse ce lundi matin au lendemain du premier tour de l'élection présidentielle française remporté par François Hollande et de l'échec des discussions budgétaires aux Pays-Bas laissant entrevoir des législatives anticipées. Les marchés réagissent également à la publication de mauvais chiffres sur le moral des industriels (indice PMI).

Après avoir ouvert en baisse, les Bourses européennes ont creusé leur perte jusqu'en fin de matinée au lendemain du premier tour de l'élection présidentielle française remporté par François Hollande et de l'échec des discussions budgétaires aux Pays-Bas laissant entrevoir des législatives anticipées.

La Bourse de Paris creusait ses pertes à mi-journée lundi, cédant 2,23%. A 13h00, le CAC 40 perdait 71,23 points à 3.116,98 points, soit un de ses niveaux les plus bas en cours de séance depuis le 1er janvier. Après avoir ouvert en repli de 0,96% le marché parisien n'a cessé de perdre du terrain depuis. Vendredi, il avait pris 0,46%.

Dans la foulée, le taux à 10 ans de la France se tendait sur le marché obligataire, signe d'une certaine nervosité des investisseurs. Plusieurs analystes s'interrogeaient en particulier sur l'influence qu'aura sur le résultat du second tour le 6 mai, le score historique du Front National, ainsi que les reports de voix de la part du Front de Gauche et du Modem. Quoiqu'il en soit, en ce qui concerne les deux candidats qui se disputeront la victoire, François Hollande et Nicolas Sarkozy, "il manque aux deux programmes une stratégie crédible et intelligible pour doper la compétitivité et la croissance", ont estimé les analystes de Crédit Agricole CIB. D'autres analystes, comme Markus Huber, chez ETX Capital voit dans l'éventuelle victoire de François Hollande un risque que "la chancelière allemande (Angela Merkel, ndlr) perde son principal allié" en la personne de Nicolas Sarkozy, dans la gestion de la crise de la dette.

Inquiétude sur les Pays-Bas

Cette élection en France se tient alors que la situation en zone euro inquiète les investisseurs qui se demandent comment les déficits pourront être réduits comme prévu dans un contexte de faible croissance ou de récession. Les Pays-Bas ont échoué samedi à s'entendre sur la réduction du déficit, ce qui devrait entraîner la tenue d'élections législatives anticipées et fait courir le risque au pays d'une perte de son triple A. En raison de échec, le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, va présenter lundi à la reine la démission de son gouvernement de centre-droit ont annoncé les médias néerlandais dans la matinée.

Les bourses marquent le coup après le mauvais indice PMI

L'indice vedette Dax de la Bourse de Francfort creusait ses pertes lundi en matinée, perdant 2,02% à 6.613,78 points vers 09h45. La publication de mauvais chiffres sur le moral des industriels (indice PMI) est venue accentuer une tendance à la baisse après l'arrivée en tête de François Hollande au premier tour de la présidentielle française.

Le CAC 40 réagissait aussi à l'indice décevant du moral des industriels en avril (indice INSEE). L'indicateur synthétique du climat des affaires a reculé à 95 points, contre 98 en mars (chiffre révisé de deux points à la hausse) et reste inférieur à sa moyenne de longue période fixée à 100 points, indique l'Insee dans un communiqué.

Madrid et Milan chutent de plus de 3%

La Bourse de Madrid poursuivait sa chute lundi, en dessous des plus bas niveaux de 2009, abandonnant plus de 3%, dans un climat d'incertitude après le premier tour de la présidentielle française et dans l'attente des chiffres d'Eurostat sur le déficit espagnol. L'indice Ibex-35 des principales valeurs de la Bourse de Madrid perdait 3,24% à 6.812,6 points, à 09h44. Quant à la Bourse de Milan, elle creuse ses pertes et chute de plus de 3% elle aussi.