Les taux à 10 ans français presque au plus bas, la dette française attire

Par latribune.fr  |   |  368  mots
Copyright Reuters
La dette française est de plus en plus plébiscitée par les investisseurs. Le taux de l'obligation française de référence à 10 ans flirtait ce jeudi autour de ses plus bas historiques, en dessous des 2,5%.

Non seulement le déluge boursier sur la dette française, que certains pronostiquaient en cas d'élection de François Hollande, ne s'est pas réalisé, mais la dette française est visiblement de plus en plus attractive aux yeux des investisseurs.  La réaction des marchés, qui considèrent la dette française comme sûre, est même une aubaine pour le nouveau président français. Pour preuve, le taux de l'obligation française de référence à 10 ans, qui évolue en sens inverse de la demande, flirtait jeudi autour de ses plus bas niveaux historiques, en dessous des 2,5%.

Un autre signal a rassuré les marchés. L'agence de notation Moody's a annoncé ce jeudi qu'elle maintenait la note maximale, le fameux "triple A", au contraire de son homologue américaine Standard & Poor's, qui a privé la France de son triple A en janvier. Seule ombre au tableau : Moody's continue de l'assortir d'une perspective négative, signifiant qu'elle pourrait l'abaisser à moyen terme. Mais l'agence se donne quelques mois pour évaluer la politique du nouveau gouvernement.

La dette française rassure surtout par rapport à la situation des pays d'Europe du sud

"La détente actuelle des taux français n'est pas liée à la victoire de M. Hollande, mais à des facteurs hors de France. Paris est vu par défaut comme un placement très sûr face à ses voisins d'Europe du sud", commente Frédérik Ducrozet, économiste au Crédit Agricole. Les investisseurs redoutent que les difficultés financières de la Grèce provoquent une onde de choc en zone euro, frappant notamment l'Espagne, dont le secteur bancaire est affaibli par ses actifs immobiliers risqués.

La rencontre entre les chefs d'Etat et de gouvernement européens, qui s'est tenue mercredi soir à Bruxelles, n'a pas répondu à ces inquiétudes. Le sommet "s'est déroulé sans incident" mais "tous les participants sont restés sur leur position", déplore Chris Weston d'IG Markets. Paris et Berlin ne sont notamment pas parvenus à s'accorder sur une éventuelle mise en place d'euro-obligations, un mécanisme qui permettrait aux pays de la zone euro de mutualiser leurs dettes et d'emprunter de l'argent en commun.