La Fnac fait ses premiers pas à la Bourse de Paris et trébuche

Par Nabil Bourassi  |   |  441  mots
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Certes, le contexte n'est pas le plus favorable sur un marché échaudé après les déclarations de Ben Bernanke hier, mais la défiance des investisseurs semble décuplée face à l'enseigne de distribution.

Le retour de la Fnac à la Bourse de Paris ne s'effectue dans les meilleures conditions. Dès les premiers échanges, jeudi, l'action dont le prix d'introduction a été fixé à 22 euros, perd près de 10% à 19,6 euros. La morosité des investisseurs au lendemain du discours de Ben Bernanke explique en partie seulement cette baisse, puisque le Cac 40 ne perd que 1,73%.

Une introduction en bourse très attendue 

Après des années d'atermoiements, Kering, ex-PPR, s'est enfin décidé à faire évoluer le dossier Fnac, sa filiale de distribution de produits culturels et high-tech. A défaut d'avoir pu trouver un repreneur, comme pour l'essentiel de ses autres filiales de distribution (Printemps, Conforama...), le groupe de la famille Pinault a décidé d'introduire la fameuse enseigne sur le marché après l'en avoir arraché en 1994 lors de son acquisition.

Validé mardi en assemblée générale des actionnaires, la première cotation s'effectue ce jeudi à la Bourse de Paris au prix d'introduction de 22 euros par action. Kering valorise ainsi sa filiale à 365 millions d'euros... Et dire qu'en 2009 encore, le groupe depuis reconverti dans le secteur du luxe espérait en tirer 2 milliards d'euros...

Un modèle revisité

La difficulté pour l'entreprise sera de réussir sa diversification dans l'économie numérique face à la montée en puissance d'Amazon. En 2012, le site internet du groupe français aurait ainsi rapporté 400 millions d'euros de chiffre d'affaires. Pour Alexandre Bompard qui dirige l'enseigne depuis 2011, le réseau "en dur" de la Fnac dispose toutefois de nombreux atouts comme ses cinq millions d'adhérents. Il a également revu la stratégie de réseau en visant des magasins moins grands et en s'installant dans les villes moyennes et en périphérie. Alexandre Bompard a enfin lancé de nouveaux rayons comme l'électroménager, les jouets ou encore la décoration. De plus, la liquidation judiciaire de Virgin Megastore lundi pourrait réaffecter une partie de la clientèle vers la Fnac.

Faire mieux que le marché

Car la Fnac n'est pas si mal en point que cela. Elle fait même mieux que le marché. En 2012, son chiffre d'affaire avait reculé de 2% en France - deux tiers de son chiffre d'affaires de 4 milliards d'euros - tandis que le marché des produits culturels et des produits techniques a baissé de 10%.. Mais son résultat opérationnel a néanmoins baissé de 20% en 2012 à 80 millions d'euros. En réalité, la véritable inconnue qui pèse sur son avenir reste la consommation des ménages, un mal qui ne touche pas seulement la Fnac...
 

Pour aller plus loin:

>> Le modèle Fnac à l'épreuve de la Bourse