"La prudence des entreprises américaines laisse présager de bonnes surprises en 2015"

Par Propos recueillis par Nabil Bourassi  |   |  342  mots
Philippe Vialle, gérant actions chez Groupama.
Philippe Vialle, gérant actions chez Groupama, tire un bilan positif des résultats trimestriels américains dont la saison s'achève. Les entreprises se sont toutefois montrées très prudentes pour les mois à venir.

Quel bilan tirez-vous de la saison des résultats trimestriels qui vient de s'achever aux Etats-Unis?

Nous avons désormais 90,8% des résultats trimestriels des entreprises américaines du S&P 500. Globalement, ils sont très satisfaisants puisque nous avons 75,2% de bonnes surprises. 8,4% sont en ligne avec les consensus, et 16,4% des entreprises ont publié des résultats en-dessous des attentes. Les secteurs qui se sont le mieux distingués sont les secteurs des matériaux de base et la santé sur le plan de la croissance bénéficiaire, l'énergie et les valeurs financières ayant le plus positivement surpris. La lanterne rouge de cette saison de résultats est le secteur télécom.

Les résultats sont plutôt encourageants, pourtant les analystes, et les entreprises elles-mêmes dans leurs perspectives pour le quatrième trimestre semblent très prudentes...

Il y a plusieurs facteurs. D'abord, la hausse du dollar exerce une pression sur le chiffre d'affaires. Les valeurs exportatrices sont les premières concernées. Il y a également les effets négatifs de la baisse des cours du pétrole pour tout le secteur de l'énergie qui représente tout de même 9% du S&P 500. A la marge, la situation économique de la zone euro pèse également sur les perspectives du quatrième trimestre.

Voyez-vous néanmoins des raisons d'être optimiste?

La situation des conditions de crédits est toujours très favorable. Cela encouragera les investissements, la demande et donc la hausse du chiffre d'affaires. Les chiffres de l'ISM sont également encourageants. Enfin, la prudence affichée par les entreprises laisse autant de marges pour de bonnes surprises, notamment en 2015.

De quelle manière les marchés ont répercuté les résultats trimestriels? Ont-ils privilégié les bonnes surprises ou ont-ils pris en compte la prudence affichée pour les prochains mois?

Début octobre, le marché a connu un trou d'air important. Depuis, il s'est bien repris. La saison des résultats a joué à plein dans cette reprise.