Coronavirus : l'OMS admet une "erreur", les Bourses mondiales plongent

Par latribune.fr avec AFP  |   |  580  mots
(Crédits : Benoit Tessier)
Les investisseurs s'inquiètent de la propagation du coronavirus chinois et de son impact possible sur l'économie mondiale.

Paris, New York, Londres, Tokyo... Aucun des grands indices boursiers n'a échappé, ce lundi 27 janvier, aux inquiétudes liées à la propagation du coronavirus chinois, qui a déjà fait plus de 80 victimes. Des craintes encore renforcées par un communiqué de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a relevé le niveau de menace à "élevé", admettant avoir fait une "erreur de formulation" dans ses précédents rapports.

A la clôture, le CAC 40 a ainsi perdu 2,68%, repassant très nettement sous la barre des 6.000 points. Et même sous celle des 5.900 points. Les secteurs exposés à la Chine, au tourisme, aux loisirs et aux transports ont été frappés de plein fouet. Les valeurs du luxe ont fortement chuté : -3,68% pour LVMH, -3,61% pour Kering et -4,30% pour Hermès. Le groupe hôtelier Accor a reculé de 3,48%. Et le sidérurgiste ArcelorMittal, valeur très sensible à la Chine et à la croissance, a abandonné 3,90%

A Francfort, le DAX a reculé de 2,67%. Et le FTSE-100 londonien chutait de 2,34% juste avec la fermeture des échanges. Peu tôt dans la journée, à la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei avait dévissé de plus de 2%. A New York, le S&P 500 perdait 1,5% à la mi-séance. Les marchés de Chine continentale, de Hong Kong, de Corée du sud et d'Australie sont fermés ce lundi.

"Les investisseurs s'interrogent sur l'impact économique réel de la crise sanitaire en Chine et sur les effets collatéraux qu'elle aura pour l'économie mondiale qui est en phase de rebond en ce début de premier trimestre. Les prochains chiffres chinois seront à scruter de très près", indique Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.

"D'un point de vue de pure perspective de marché, le coronavirus pourrait servir d'excuse pour calmer les ardeurs du marché qui a grimpé rapidement depuis des mois", note pour sa part Jasper Lawler, analyste chez London Capital Group.

Pas encore "urgence de santé publique de portée internationale"

Ce lundi, l'OMS a corrigé son évaluation de la menace liée au virus apparu en Chine, la qualifiant d'"élevée" à l'international et non plus de "modérée". "Il s'agissait d'une erreur de formulation et nous l'avons corrigée", a expliqué à l'AFP une porte-parole de cette organisation dont le siège à Genève.

"Cela ne veut absolument pas dire que nous avons changé notre évaluation du risque, mais cette erreur s'est glissée" dans les rapports de situation, a-t-elle ajouté. Concrètement, cette correction ne change pas le fait que l'OMS, qui a rendu publics six rapports de situation depuis le début de la crise, ne considère pas que l'épidémie constitue une "urgence de santé publique de portée internationale".

L'OMS n'a jusqu'ici utilisé ce terme que pour de rares cas d'épidémies requérant une réaction mondiale vigoureuse, dont la grippe porcine H1N1 en 2009, le virus Zika en 2016 et la fièvre Ebola, qui a ravagé une partie de l'Afrique de l'Ouest de 2014 à 2016 et la République démocratique du Congo depuis 2018.

Faisant partie de la famille des coronavirus (comme le Sras), le virus 2019-nCoV provoque des symptômes grippaux chez les personnes contaminées, pouvant aller jusqu'à des syndromes respiratoires sévères. Il a provoqué la mort d'au moins 81 personnes et infecté plus de 2.700 autres en Chine depuis son apparition fin décembre, avant de se répandre jusqu'en Europe et aux Etats-Unis.